Les jeunes et le couple : l’INED analyse les comportements des 18-29 ans
Dans une parution récente, des chercheuses de l’INED analysent les comportements des 18-29 ans et leur vie de couple.
L’article s’appuie sur une vaste étude, baptisée ENVIE, sur les modes de vies des jeunes adultes, avec un focus sur la vie affective et sexuelle. Cette étude statistique a été réalisée entre novembre 2022 et juillet 2023 sur 10021 personnes âgées de 18 à 29 ans et vivant en France hexagonale. L’étude publiée part du constat de l’allongement de la jeunesse, présentée comme « le report d’un certain nombre d’événements comme la fin des études et l’accès au premier emploi stable, mais aussi la première cohabitation conjugale et l’arrivée du premier enfant ».
Le couple, une forme de relation qui reste prépondérante
Les chercheuses ont choisi de regrouper les relations affectives et sexuelles sous 3 modes principaux :
- Le couple, cohabitant ou non,
- Les “histoires d’un soir”,
- Les relations suivies, qui regroupent ce qui n’appartient pas aux deux premières catégories (« aventure », « flirt »…).
Sur l’ensemble des personnes interrogées, 21% des jeunes – 1 sur 5 – déclarent n’avoir eu aucune relation dans les douze derniers mois. Sur les 79% déclarant une forme de relation, 66% ont vécu une relation de couple. Sur l’ensemble de cette tranche d’âge, c’est donc 1 jeune sur 2 qui vit une relation qu’il qualifie de vie de couple. Cette relation n’est cependant pas forcément institutionnalisée. 33% ont cohabité avec leur partenaire, 9% sont en couple pacsé et 7% sont mariés.
Interrogés sur leur sentiment, 77% de ces personnes en couple se disent “très amoureuses” et 17% “plutôt amoureuses”. Cette situation affective contraste avec la qualification de la relation dans les deux autres cas. Pour les personnes ayant vécu des “histoires d’un soir”, 86% des personnes se disent “pas du tout” (65%) ou “pas vraiment” (21%) amoureuses de leur partenaire. Dans le cas de “relation suivie”, c’est au total 70% des personnes qui se rangent dans les “pas du tout” ou “pas vraiment” amoureuses. Le moment de la jeunesse reste un temps fort de recherche et de rencontres, les chercheuses notent que le couple “coexiste avec des histoires éphémères et des relations qui brouillent les frontières entre amitié et sexualité“.
L’étude note que “les expériences relationnelles diffèrent également selon l’âge. La proportion de jeunes ayant connu au moins une relation dans l’année croît progressivement avec l’âge“. Sans grande surprise également, “le fait d’avoir été en couple au cours de l’année est plus fréquent chez les personnes proches de la trentaine que celles ayant la vingtaine“. Par exemple, la proportion des femmes en couple passe de 60% à 80% entre les tranches 18-21 ans et 26-29 ans. La vie en couple sous un même toit reste ainsi “l’horizon désiré” : “76 % des jeunes adultes en couple non cohabitant déclarent avoir l’intention de s’installer avec leur partenaire à l’avenir“.
Le cadre des rencontres
Un des angles de l’étude porte sur le lieu des rencontres. Pour les jeunes formant un couple, c’est d’abord dans les lieux de travail ou d’études (34%) et 21% pour les lieux qualifiés de “public” (les bars, les boîtes de nuit, les concerts…) que la rencontre a lieu. La première rencontre chez un particulier ou par la famille représente 9%, à égalité avec les réseaux sociaux ou jeux en ligne.
Les chercheuses nuancent le succès et l’impact des applications de rencontre.
Selon les chiffres de l’étude, “les applications de rencontres sont devenues un mode de rencontre important sans être le plus courant, contrairement à ce que suggèrent certains discours médiatiques“. Pour les jeunes vivant en couple, 11% déclarent avoir rencontré leur partenaire sur une application. Le pourcentage passe à 21% pour les “histoires d’un soir”.
Au total, cette étude dessine une tranche d’âge 18-29 ans qui n’a pas abandonné l’horizon du couple stable et cohabitant, avec un recul de l’âge pour cette “installation”. Celle-ci va de pair avec un réel sentiment amoureux pour une immense majorité, alors que celui-ci est nettement moins présent lorsque les relations sont de type “histoire d’un soir” ou relations “intermittentes”.
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