Fin de vie : un communiqué commun pour défendre les personnes vulnérables
Au début des débats en Commission du projet de loi Fin de vie, un communiqué commun a rappelé le sujet essentiel de l’accueil des personnes vulnérables dans la société. A l’initiative de la Fondation OCH (office Chrétien des personnes Handicapées), des personnalités et des mouvements engagés dans la défense des personnes vulnérables ont publié lundi 13 mai un communiqué de presse. Ils interpellent les décideurs politiques sur une question centrale :
“Fin de vie, et les plus fragiles dans tout ça?”. Alliance VITA, solidaire des plus fragiles, est signataire du texte. En voici le contenu :
Le projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie vient d’être adopté par le conseil des ministres et il sera discuté prochainement par l’Assemblée nationale. Représentant d’associations, fondations, mouvements ou structures qui prennent soin des personnes et des familles vulnérables, nous considérons que la légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté créerait une nouvelle et grave discrimination à leur encontre.
Aujourd’hui ou demain, ces personnes ne seront plus assurées de bénéficier d’une protection inconditionnelle de la collectivité. Une telle mesure favorisera chez elles, en instillant l’idée que la fragilité et la dépendance sont des marqueurs d’indignité, la perception croissante d’être une charge pour la société, voire un sentiment de culpabilité. Et un nouveau motif d’angoisse.
La plupart de nos compatriotes fragilisés par la maladie, le handicap, l’âge ou toute autre circonstance de la vie seront toujours en peine d’exprimer leur volonté sans un accompagnement aussi indispensable que délicat à exercer. Notre responsabilité à leur égard est de tout mettre en œuvre pour soulager leurs souffrances ou répondre à la tentation de désespérance ou de perte de sens qui peut les gagner. La réponse à la fragilité ne peut pas consister à faire disparaître les personnes qu’elle atteint ou à leur laisser penser qu’il n’y a d’autre perspective raisonnable que la mort.
Un traitement digne et responsable des hommes et des femmes vulnérables exige au contraire un engagement solidaire des pouvoirs publics et une vraie écoute et sollicitude de tous, incompatibles avec une stigmatisation qui les fragilisera encore davantage et, in fine, affaiblira la société tout entière.
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