[CP] – Loi fin de vie : vers une « fraternité à l’envers »

25/04/2024

COMMUNIQUE DE PRESSE – 25 avril 2024

Loi fin de vie : vers une « fraternité à l’envers »

Tugdual Derville a d’abord tenu à lever l’ambiguïté autour de l’expression « aide à mourir ». Cette euphémisation est un piège qui dissimule le suicide assisté et l’euthanasie. Ce n’est pas digne d’une démocratie de légaliser des réalités aussi sensibles sans utiliser les mots correspondants. Il a aussi dénoncé le caractère flou et subjectif de deux critères d’éligibilité majeurs : le pronostic vital engagé à moyen terme et la souffrance psychologique insupportable, l’un et l’autre invérifiables et « augurant une boite de Pandore ».

S’agissant de ces critères, le Dr Olivier Trédan a souligné l’ambivalence des patients confrontés à de lourds traitements « dont l’expression de la volonté peut évoluer au cours d’une même journée ou d’un jour à l’autre ». Cela nécessite d’accompagner chaque patient dans ses besoins, sans jamais céder à la fatalité ou à la désespérance.

Pour Alliance VITA, le projet de loi prétend poser un cadre strict mais en faisant sauter le verrou, on impose à la société un débat sans fin que le président du Comité consultatif national d’éthique, Jean-François Delfraissy esquisse déjà lorsqu’il parle de de « loi d’étape » pour justifier que les mineurs soient exclus de ce texte. En outre les exemples étrangers montrent que partout où l’interdit de tuer a été levé, le cadre initialement fixé à titre exceptionnel a dérivé.

Ce projet de loi constitue une grande menace pour la prévention du suicide. Légaliser le suicide assisté revient à désigner des personnes comme éligibles au suicide et à saper la politique de prévention du suicide. Le grand risque, quand on voit l’état de notre système de santé, c’est la décision suicidaire, prise à contrecœur, par défaut de prise en charge adaptée.

Enfin la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie consacrerait l’abandon des plus fragiles et le renoncement à la solidarité. Tugdual Derville a ainsi souligné que : « nous ne sommes pas des îles d’auto-détermination. La culture nous influence et cette dévalorisation sous-jacente, ce mépris des faibles que nous portons parfois sur ceux qui sont devenus fragiles, risque de les pousser à l’auto-exclusion. La fraternité dont se réclament les promoteurs de cette loi est une fraternité à l’envers. »

 

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 Contact presse

Claire-Anne Brulé

+ 33(0)6 67 77 14 80 – contactpresse@alliancevita.org

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