COMMUNIQUE DE PRESSE – 30 octobre 2023
IVG Constitution : instrumentalisation indécente de l’avortement
En annonçant le dimanche 29 octobre 2023 un projet de loi pour inscrire l’avortement dans la constitution, le président de la République et son gouvernement instrumentalisent de manière indécente la délicate question de l’IVG à des fins politiciennes déconnectées des réalités de terrain.
En 2022, la France a connu un nombre record de 234 300 avortements et un taux de recours à un niveau jamais atteint auparavant de 16,9 pour mille femmes en âge de procréer. Dans ce contexte, la constitutionalisation de l’IVG, dont l’accès n’est nullement menacé, est en total décalage avec les urgences de la France en matière sociale.
Résultat d’un bras de fer avec le parti La France insoumise qui avait inscrit une proposition de loi constitutionnelle dans sa niche parlementaire du 30 novembre, le président de la République a renchéri ainsi sur twitter : « en 2024, la liberté des femmes de recourir à l’IVG sera irréversible ».
Si l’avortement demeure une question sensible, c’est justement parce qu’il s’agit d’un acte irréversible qui met des vies en jeu. Grâce aux études de la Drees, le gouvernement ne peut ignorer que les femmes aux revenus les plus faibles ont davantage recours à l’IVG que les plus aisées.
Pour Alliance VITA qui accompagne des femmes confrontées à des grossesses inattendues, elles sont tristement nombreuses à se tourner vers l’IVG à contrecœur sous les pressions masculines, de l’entourage et pour des raisons économiques.
La priorité politique doit être de conduire une étude impartiale qui analyse les causes, les conditions et les conséquences de l’avortement en France pour mettre en place une véritable politique de prévention qui permettrait d’éviter un grand nombre de drames personnels en présentant aux femmes d’autres perspectives.
Pour Caroline Roux, Directrice générale adjointe de l’association : « A Alliance VITA, nous sommes témoins que toutes les femmes n’avortent pas « librement et par choix« mais sous la contrainte et par défaut d’alternative. Cette prétendue liberté irréversible est un leurre et un aveuglement qui ne répondent pas aux véritables besoins de beaucoup de femmes d’être protégées des pressions sociales et économiques voire des violences qu’elles subissent parfois pour avorter. »
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