Le développement des soins palliatifs reste une urgence pour notre pays. Lors de son annonce d’un projet de loi fin de vie le 3 avril dernier, Emmanuel Macron avait également promis un plan décennal pour la prise en charge de la douleur et l’accompagnement de la fin de vie, déclarant « nous avons en la matière une obligation d’assurer l’universalité de l’accès aux soins palliatifs, de diffuser et d’enrichir notre culture palliative et de rénover la politique de l’accompagnement du deuil. »
Installation d’une nouvelle instance chargée d’élaborer un plan décennal pour les soins palliatifs
Samedi 1er juin, la ministre Agnès Firmin-Le Bodo a installé une « instance de réflexion » stratégique chargée de l’élaboration de ce plan. La présidence de ce groupe est confiée au professeur Franck Chauvin, ancien président du Haut Conseil pour la santé publique.
En tant que président du Haut Conseil en santé publique, Franck Chauvin avait remis un rapport sur « dessiner la santé publique de demain » en mars 2022. Ce rapport affichait 3 priorités : augmenter l’espérance de vie en bonne santé, réduire les inégalités de santé, et adapter le système de santé aux deux priorités précédentes.
Deux étapes pour la préparation du nouveau plan
Concernant le plan contre la douleur, la ministre, dans sa lettre de mission, cite de nombreux axes de travail pour cette instance : prise en charge hospitalière et à domicile, prise en charge de la douleur chronique, rôle des aidants…
Deux étapes sont prévues
- Les recommandations sur les principes et enjeux de ce plan ainsi que sur la méthodologie sont attendues d’ici le 13 juillet.
- Le rapport final doit être rendu à la fin de l’année. Il doit s’appuyer entre autres sur les conclusions du rapport de la Cour des Comptes sur les soins palliatifs, et comporter « les objectifs et les mesures prioritaires à mener en trajectoires quinquennale et décennale« .
Régis Aubry, membre du CCNE et co-rapporteur du groupe de travail ayant abouti à l’avis 139 qui ouvre à une légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, est une des personnes qualifiées citée dans le communiqué de presse de la Ministre.
Comme le soulignent régulièrement les acteurs des soins palliatifs, la France ne manque pas de lois sur la fin de vie, mais de moyens. Ce constat rejoint celui de l’enquête de terrain récemment publiée par Alliance VITA. Dans un contexte de ressources budgétaires contraintes, les moyens du prochain plan doivent refléter l’obligation d’un accès aux soins palliatifs pour tous.
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