Infertilité dans le monde : 1 personne sur 6 concernée d’après l’OMS

07/04/2023

Infertilité dans le monde : 1 personne sur 6 concernée d’après l’OMS

 

L’augmentation de l’infertilité est une problématique de santé publique dont les chiffres n’ont de cesse de confirmer l’urgence et la gravité.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) vient de publier ce 4 avril 2023 un rapport intitulé « Infertility Prevalence Estimates, 1990–2021 » dans lequel elle présente ses estimations sur la prévalence mondiale et régionale de l’infertilité. Son analyse se fonde sur les études menées de 1990 à 2021 jugées pertinentes et représentatives.

Selon l’OMS, le problème concernerait aujourd’hui environ 17,5% de la population adulte. Soit une personne sur six concernée dans le monde.

Dans son communiqué de presse présentant son rapport, l’OMS précise que l’infertilité varierait peu d’une région à l’autre et que ses taux seraient comparables, que les pays soient à revenu élevé, intermédiaire ou faible.

Pourtant, dans une autre communication de 2020, elle rappelait que « les causes de l’infertilité féminine peuvent varier d’un pays à l’autre, par exemple en raison de différences dans la prévalence naturelle des infections sexuellement transmissibles (IST)». Et concernant l’infertilité masculine, elle précisait aussi « le lien avec d’autres variabilités, notamment celles des facteurs environnementaux ou liées aux modes de vie : tabagisme, consommation excessive d’alcool, obésité » … En outre, « l’exposition aux polluants et aux toxines présents dans l’environnement peut avoir un effet toxique direct sur les gamètes (ovules et spermatozoïdes) qui provoque une diminution de leur nombre et nuit à leur qualité, ce qui entraîne l’infertilité »

Des estimations générées dans le rapport de l’OMS

En réalité, dans ce rapport de 2023, ce sont des estimations qui ont été générées. Comme le précise l’OMS, elle a commencé par sélectionner 12 241 dossiers d’études qu’elle a jugées potentiellement pertinentes à travers le monde. Ce qui l’a mené à inclure 133 études dans son analyse. À partir de celles-ci, « les données pertinentes ont été utilisées pour générer des estimations groupées pour la prévalence de l’infertilité au cours de la vie et de périodes de la vie ».

Un manque persistant de données dans de nombreux pays et certaines régions

Ces données sont donc à prendre avec précaution. L’OMS reconnait que son rapport « met en évidence un manque persistant de données dans de nombreux pays et certaines régions. Elle appelle à faire en sorte que davantage de données sur l’infertilité, ventilées par âge et par cause, soient disponibles au niveau national pour aider à quantifier l’infertilité. Ce rapport donne également un aperçu de la manière dont l’estimation de la prévalence de l’infertilité peut être améliorée afin d’obtenir des données plus fiables et exploitables.

Un objectif de l’OMS : promouvoir la PMA ?

La revendication est clairement posée par Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, en ces termes : « La proportion même de personnes touchées montre la nécessité d’élargir l’accès aux soins relatifs à la fertilité et de veiller à ce que cette question ne soit plus mise de côté dans la recherche et les politiques de santé, afin que des moyens sûrs, efficaces et abordables d’atteindre la parentalité soient disponibles pour ceux qui le souhaitent. »

Pour l’OMS, « les technologies de procréation assistée telles que la fécondation in vitro (FIV) restent insuffisamment financées et sont souvent inaccessibles pour beaucoup en raison des coûts élevés, de la stigmatisation sociale et de la disponibilité limitée ».

Elle considère que ces estimations fournissent « une base pour la mise en place de politiques et de services appropriés afin de parvenir à un accès universel aux soins de fertilité pour tous ». Le Dr Pascale Allotey, directrice du département santé sexuelle et reproductive, et recherche de l’OMS (dont fait partie le programme spécial de Recherche, de Développement et de Formation à la recherche en Reproduction humaine, HRP) estime que « de meilleures politiques et un meilleur financement public peuvent améliorer considérablement l’accès au traitement et empêcher les ménages les plus pauvres de tomber dans la pauvreté ».

 

C’est sur cet angle que se conclut le communiqué de l’OMS qui mentionne des travaux de recherche qu’elle a participé à financer, publiés dans la revue Human Reproduction Open, qui évaluent les coûts associés aux traitements de l’infertilité dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

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