Université de la vie 2023 “Vivre en réalité” – soirée 3 : « Une société à construire »

UDV

Près de 8000 participants de l’Université de la vie se sont retrouvés ce 23 janvier dans 190 villes en France et à l’étranger pour la troisième soirée de formation intitulée « Une société à construire ».

Certains choix politiques transforment la société en profondeur. Ainsi les évolutions législatives dans le champ bioéthique modifient le regard posé sur l’embryon humain, sur le corps, sur la vulnérabilité.

La condition humaine, merveilleuse et limitée, la temporalité du corps humain, en particulier féminin, sont des piliers solides sur lesquels s’appuyer pour élaborer une société à construire.

Responsable du service d’écoute SOS bébé pendant 12 ans, Valérie Boulanger a ouvert la soirée sur une réflexion autour de « la vie en temps réel ». Face à l’impression que le temps s’accélère, grandit le besoin de le maitriser. La maternité comme la paternité, s’inscrivent dans le temps long et demandent de pouvoir se projeter avec confiance dans l’avenir.

A l’écoute depuis 20 ans des détresses et questionnements liés à l’accueil d’un enfant, Valérie s’est penchée sur les réalités qui aujourd’hui pèsent sur la maternité et la paternité. « Les reconnaître, les regarder en face, est une condition essentielle pour construire l’avenir. »

Le docteur Laurine Escudier, gynécologue-obstétricien en milieu hospitalier a prolongé la réflexion autour de la tentation d’arrêter le temps en abordant la question de l’autoconservation des ovocytes. Depuis la loi bioéthique de 2021, toutes les femmes de 29 à 37 ans peuvent conserver leurs ovocytes sans raison médicale. Derrière ce qui est présenté comme un droit nouveau, Laurine Escudier interroge la promesse d’arrêter l’horloge biologique. S’agit-il d’un rêve ou de la réalité ? Pour elle, « Cette technique n’est pas une assurance maternité. Il ne faut pas mentir aux femmes […] La vraie révolution serait de penser la société pour aider réellement les femmes à avoir leurs bébés dans le meilleur temps de leur fécondité. »

Puis Blanche Streb, directrice de la formation à Alliance VITA et coordinatrice de l’Université de la vie s’est penchée « sur les manières dont nous percevons la réalité du corps humain et sur sa place dans la construction de notre société ». La tentation de l’homme moderne d’être son propre créateur se nourrit non seulement d’une double rupture, avec la transcendance et avec la nature, mais également d’une accélération des progrès techniques, en particulier des biotechnologies. « L’homme ne se définit pas seulement par ses composants […] C’est en partant de la condition humaine qu’il faut penser les principes qui construisent la société : Homme et femme. Uniques et singuliers. Avec des temps particuliers. Dans l’unité. Etres incarnés. Corps-âme-esprit ».

C’est enfin sur le témoignage plein de force et d’espérance d’Axelle Huber que s’est achevée cette troisième soirée. Coach et thérapeute, Axelle a accompagné dans l’épreuve de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), aussi appelée maladie de Charcot, son mari, décédé en 2013 à 41 ans. Dans un échange bouleversant avec Blanche Streb, elle a raconté le parcours accompli aux côtés de son mari et elle a aussi dénoncé l’instrumentalisation de la maladie de Charcot par les promoteurs de l’euthanasie et du suicide assisté. « Toute vie est belle parce que c’est la vie même si elle est difficile même si elle est fragile… au lieu de chercher à légiférer il faudrait voir comment aider les personnes ». Axelle Huber est l’auteur de Si je ne peux plus marcher, je courrai, édition Mame.

Dans de très nombreuses villes de France et de l’étranger, les soirées se sont conclues par des témoignages locaux : de médecins, soignants, de bénévoles, d’écoutants, de parents….

Rendez-vous le 30 janvier pour la dernière soirée « Un futur à tisser. »

Intervenant : Claire-Marie

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