Université de la vie 2023 « Vivre en réalité » – Première soirée : Un monde à consoler

Un monde à consoler : c’est sur ce thème que s’est ouverte hier l’Université de la vie 2023.

Près de 7000 participants se sont ainsi retrouvés dans plus de 150 villes en France et à l’étranger pour se former, s’informer, réfléchir et pour agir face aux défis bioéthiques, politiques, culturels et humains à relever aujourd’hui. S’il est riche de promesses, de splendeur, de créativité, le monde est aussi marqué par des réalités oubliées, des inégalités, des souffrances occultées ou bien produites.  Face aux enjeux relatifs à la vie et à la protection de la dignité humaine, la réalité et en particulier celle de la fin de vie, nécessite d’être pensée et soignée dans « un monde à consoler ».

C’est le philosophe Emmanuel Leclerc qui a fait entrer les participants dans la réflexion sur la réalité.  Ce docteur en Philosophie morale, expert en Éthique et en Anthropologie, a un parcours étonnant! Né dans un bidonville en Inde, il a été abandonné dans une poubelle, puis retrouvé par Mère Teresa elle-même, recueilli par les missionnaires de la charité puis adopté par une famille en France.

Pour lui, « la connaissance de la réalité est un chemin pour accéder à la vérité. Dans une société en manque de repères, certains ont besoin de se retrouver dans leur propre bulle. Aux jeunes particulièrement, il faut apprendre à être présents car le présent est un repère : c’est la rencontre c’est-à-dire accueillir l’autre tel qu’il est et non pas tel qu’on voudrait qu’il soit. Pour vivre dans la réalité, il faut aussi changer de regard sur elle ». S’il est des lois qui transgressent l’unité de l’humain, le philosophe « invite à faire silence pour écouter la morale inscrite au cœur de l’homme qui lui indique ce qu’il doit faire pour le bien commun ».

« Panser la fin de vie », tel est le thème sur lequel s’est ensuite penché Tugdual Derville, porte-parole d’Alliance VITA et fondateur du service d’écoute SOS Fin de vie. Pour lui, « toute fin de vie appelle la solidarité, par la présence, l’aide et la consolation. Il faut déjouer le piège de « l’idéalisation » de la mort maitrisée mais violente, par euthanasie ou suicide assisté. En définitive, panser la fin de vie, c’est passer d’un monde d’objets à un monde de précieuses relations dont on prend soin ». Tugdual prend sa part dans le débat actuel qui pourrait aboutir à la légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté en publiant chez Salvator le 19 janvier un livre intitulé : Docteur, ai-je le droit de vivre encore un peu ?

Responsable de Thadeo, service d’écoute d’Alliance VITA dédié aux soignants, Clotilde Vitrant a ensuite proposé d’entrer au « cœur du soignant ». Forte de son expérience du terrain en tant qu’infirmière en gériatrie, soins palliatifs et cancérologie, et formé en éthique, Clotilde nourrit également son enseignement des témoignages reçus à Thadeo. Pour elle, « il faut redonner aux métiers du soin sens et valeur, remettre l’éthique et la personne humaine au centre du système de santé et offrir aux professionnels de santé des conditions de bien-être qui leur permettent de rester gardiens et artisans de vie ».

La soirée s’est achevée avec le poignant témoignage de Sophie Druenne, infirmière en maison de soins palliatifs sur la réalité de l’accompagnement global de la personne qui caractérise ces soins prodigués aux patients en fin de vie ou souffrant de longue maladie. Elle nous a rappelé l’importance des soins palliatifs et à quel point il est primordial de développer partout une culture palliative : « tout ce qui reste à faire quand il n’y a plus rien à faire ».

Dans de très nombreuses villes de France et de l’étranger, les soirées se sont conclues par des témoignages locaux : de médecins, soignants, de bénévoles, d’écoutants, de parents….

Prochaine soirée le 16 janvier autour d’« Une réalité à écouter ».

 

Intervenant : Claire-Marie

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