Sondage Elle Magazine : 13% des femmes ne veulent pas d’enfant
Désir d’enfant : le sondage commandé par le Magazine Elle révèle que 13% des femmes sondées déclarent ne pas vouloir d’enfant. A la question « Dans l’idéal, combien d’enfants souhaiteriez-vous ou auriez-vous souhaité avoir d’enfants? », 45% répondent 2, 32% 3, et 10% 1seul, et pour 13% d’entre elles : aucun. Elles n’étaient que 2% en 2006 à faire cette même réponse.
Lorsqu’on se penche sur ces 13%, on constate que les femmes qui répondent ne vouloir aucun enfant sont majoritairement les plus jeunes, les personnes aux revenus les plus faibles, les parisiennes, celles se déclarant comme très féministes ou affiliées au parti Europe Ecologie Les Verts (EELV) et les deux extrêmes de la catégorie socioprofessionnelle (ouvrières et cadres supérieures). Ce sont aussi celles qui n’ont pas d’enfant. On parle aujourd’hui d’un mouvement « childfree ».
Sur le segment des femmes n’ayant pas d’enfant et en âge de procréer la question : « Vous-même souhaitez-vous avoir des enfants, que ce soit maintenant ou plus tard ? », 30% affirment ne pas vouloir d’enfant. On constate que ce sont là aussi largement les plus riches, celles qui se disent très féministes, écologistes, proches d’EELV ou du PS qui affirment le plus ne jamais vouloir d’enfant.
La préoccupation écologique, pourtant très prégnante, ne semble pas la cause prioritaire. C’est au contraire, d’après ELLE, un « mouvement d’hédonisme qui souffle sur le (non) désir d’enfants des Françaises ». Les femmes veulent rester libres, 33% considérant qu’un enfant n’est pas nécessaire à leur bonheur, un sentiment qui aurait triplé en seulement vingt ans. Parmi celles qui ne souhaitent pas avoir d’enfant, ce serait pour 91% pour des raisons d’épanouissement personnel, pour 81% pour des raisons écologiques et climatiques et pour 63% pour des raisons financières et familiales.
Les autres raisons évoquées par les femmes sont la peur des effets de la grossesse sur le corps, le désir de privilégier ses loisirs ou sa vie professionnelle, les conditions matérielles, le manque de soutien extérieur, la peur d’être une mauvaise mère ou encore les convictions féministes qui font craindre les inégalités de genre existant au sein des couples avec enfant…
L’autre signe du profond changement culturel à l’œuvre, serait la rupture du schéma classique : « trouver le bon, emménager, se marier, faire un bébé » analyse le magazine. L’ouverture de la PMA à toutes les femmes, avec don de sperme anonyme, aurait conduit à un changement de mentalité, conduisant presque une femme sans enfant sur deux à répondre qu’elle pourrait tenter d’avoir recours au don de sperme. En d’autres termes, à se passer de père pour son enfant.
Autre chiffre marquant, les femmes seraient nombreuses à dire regretter leur « vie d’avant » leur enfant, et 12% carrément ne feraient pas le choix d’avoir leur enfant, si c’était à refaire. Ce mouvement dit de « regret maternel » observé dans la société s’alimente largement de témoignages médiatisés. Ces résultats mettent en lumière les nouvelles normes culturelles autour du désir d’enfant, marqués par une société de plus en plus repliée sur elles-mêmes, sur les préoccupations matérielles, l’individualisme et « l’enfant projet ».
Un autre sondage publié l’an dernier par l’Union nationale des associations familiales sur sa dernière enquête montrait au contraire que les Français souhaiteraient avoir plus d’enfants. Le désir d’enfant reste présent :
« En moyenne, les personnes interrogées veulent, ou auraient voulu, 2,39 enfants.-soit 0,58 enfant de plus que le nombre d’enfants qu’ils déclarent avoir eus jusqu’à présent.-… et 0,56 enfant de plus que l’indice conjoncturel de fécondité Insee actuel ».
L’indicateur de fécondité n’était que de 1,87 en 2019.
« Lorsque 9 personnes sur 10 déclarent vouloir, ou avoir voulu, au moins un enfant, et 83% au moins deux, et 36% au moins trois, cela doit inciter les pouvoirs publics et la société à s’interroger sur ce qu’il est possible de faire pour aider ces souhaits à devenir réalité ».
Parmi les facteurs bloquant cette réalisation du désir d’enfant, il y aurait les difficultés matérielles et financières des familles ne leur permettant pas de s’agrandir (enjeu de trouver un emploi stable, un logement fixe et décent, etc.). Il y a également l’équilibre difficile entre la vie privée et professionnelle, avec un emploi du temps peu aménageable. Enfin, les politiques publiques de prestations et de prélèvements s’avèrent de moins en moins avantageuses pour les parents, avec des coupes budgétaires importantes et une augmentation la charge liée au logement dans les budgets familiaux.
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