Les nouveaux chiffres de l’avortement révèlent un fort taux d’avortement à 15,5 pour mille, plus du double que nos voisins allemands. 76% des IVG sont médicamenteuses contre 68% en 2019 et 31% en 2000 et parmi elles, 30% ont lieu à domicile. Ce type d’avortements qui se pratique avant 7 semaines de grossesse peut induire un sentiment de précipitation qui prive certaines femmes d’un temps de réflexion, spécialement quand elles subissent des pressions de leur environnement ou des violences conjugales.
La mise en exergue d’un « droit à l’avortement » empêche toujours de regarder objectivement la réalité de l’IVG, de parler de ce que vivent les femmes et des soutiens qui pourraient leur être apportés pour l’éviter. Entretenu par un certain militantisme qui infantilise les femmes en leur faisant injonction de considérer toute IVG comme anodine, ce silence confine à la désinformation. En particulier, toutes les formes de violence que subissent les femmes confrontées à des grossesses inattendues, spécialement les pressions masculines, sont la grande injustice dont l’expression est interdite. L’absence d’information sur les échecs de contraception conduit par ailleurs à de graves malentendus entre les hommes et les femmes. C’est une grande illusion de croire que toutes les femmes avortent librement et par véritable choix.
En outre, dans un contexte de dégradation du pouvoir d’achat et d’érosion de la politique familiale, l’avortement ne devrait jamais s’imposer comme une fatalité à celles qui connaissent des difficultés économiques et financières. Or, on sait grâce à la Drees que ce sont les femmes aux revenus les plus faibles qui y ont davantage recours. Peut-on se satisfaire que l’avortement soit un marqueur d’inégalité sociale ?
Ces situations doivent nous mobiliser. Le tabou sur ces situations est une grave injustice alors qu’il s’agit d’un acte irréversible qui met des vies en jeu.
Que l’avortement soit considéré comme une liberté ou non – et même si les oppositions sur ce sujet demeurent irréductibles – cela ne doit pas empêcher notre société de protéger les femmes qui veulent éviter l’IVG.
A ce titre, selon un sondage IFOP réalisé en octobre 2020, 92% des Français estiment que “l’avortement laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes et près de trois quart (73%) d’entre eux jugent également que “la société devrait davantage aider les femmes à éviter le recours à l’Interruption Volontaire de Grossesse”.
Alliance VITA demande qu’une étude sur les causes, les conditions et les conséquences de l’avortement soit conduite qui aiderait à mettre en place une véritable politique de prévention qui respecte les femmes.
Contact presse
contactpresse@alliancevita.org