Le corps, un libre marché ? – Blanche Streb
Il ne s’agit pas de freiner la quête de connaissance ou l’innovation mais à un moment, l’homme doit se demander : ce progrès techniquement faisable est-il souhaitable et débouche-t-il réellement sur un progrès humain ? Dans La fin de l’homme, Francis Fukuyama, pose les enjeux de la révolution biotechnique en ces termes :
Nous n’avons à accepter aucun de ces mondes futurs sous le faux étendard de la liberté, qu’il soit celui des droits de reproduction illimités ou celui de la recherche scientifique sans entraves. Nous ne devons pas nous considérer nous-mêmes comme les esclaves obligés d’un progrès technologique inéluctable, si ce programme n’est pas mis au service de finalités humaines. La liberté véritable signifie la liberté, pour les communautés politiques, de protéger les valeurs qui leur sont les plus chères et c’est cette liberté-là qu’il nous faut exercer à l’égard de la révolution biologique d’aujourd’hui.
L’issue ? Repenser la vie et la procréation humaines. Pas seulement dans les laboratoires mais au fond de chacun de nous.