Repenser le modèle des Ehpad : un exemple concret
« Je pense que la vie est belle ». Ainsi s’exprime une centenaire résidente d’un Ehpad (Def : Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) à Guingamp (22) dans un récent reportage de France 2.
L’actualité et l’attention des médias reste importante sur ces établissements, suite à la publication du livre-enquête de Victor Castanet « Les fossoyeurs » en janvier dernier. Cette semaine, les médias se sont fait l’écho de la remise au gouvernement du double rapport de l’IGF (Inspection Générale des Finances) et de l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales), et dont la publication dans les prochains jours vient d’être confirmée par la Ministre déléguée chargée de l’autonomie et des personnes âgées.
La situation des 600 000 résidents de ces établissements (chiffre INSEE) est cependant très variée. Le reportage dans l’Ehpad de Guingamp nous donne à voir que le « bien vieillir », véritable enjeu pour notre société, est lié à plusieurs facteurs. Citons entre autres l’attention aux relations interpersonnelles entre résidents (un coin café pour jouer aux cartes), la possibilité de pouvoir rendre service et se sentir toujours utile (un homme âgé de 87 ans s’occupe de la distribution du courrier aux résidents), le choix de laisser les résidents décider de leur heure de lever et de leurs activités.
La disposition et l’aménagement des lieux reflètent une ambiance de village, avec des couloirs au nom de rues. L’ouverture à la ville environnante, la facilitation des visites sont également montrées dans ce reportage. Le journaliste précise que le coût mensuel pour les résidents est à 2000 euros, soit le coût moyen des Ehpad en France tous types de structures confondus (privés, publics, but lucratif ou non, voir notre précédent article sur ce sujet).
Cet exemple concret révèle que la qualité de vie des personnes âgées n’est pas seulement fonction de l’argent dépensé. La possibilité de rester en relation, malgré la dépendance, l’insertion dans la société, les bons moments sont des facteurs déterminants. Le maire et la directrice interviewés, soulignent la baisse de l’absentéisme du personnel et celle de la consommation d’antidépresseurs par les résidents.
En complément, le reportage aborde rapidement d’autres initiatives comme une crèche à Marseille installée au cœur d’une maison de retraite, ou une cantine scolaire à Lille accueillant des séniors. Le mélange des générations est toujours une bonne idée souligne la journaliste. Un propos qui rejoint les résultats de l’enquête conduite par Alliance VITA en 2020 auprès de plus de 500 personnes âgées, aboutissant à la campagne Toujours Ensemble.
Cette enquête qualitative faisait ressortir qu’un peu plus de la moitié des personnes interrogées constataient ne voir des enfants que rarement ou pas du tout.
Ces situations de pauvreté relationnelle sont dramatiques en elles-mêmes, mais également génératrices d’effets secondaires négatifs. Des études ont ainsi mis en avant que les relations intergénérationnelles ont des effets bénéfiques tant pour les personnes âgées que pour des adolescentes, citant de meilleures capacités cognitives pour les premières et des comportements davantage pro-sociaux pour les secondes.
Ce reportage apporte ainsi de beaux exemples de cette solidarité intergénérationnelle qu’Alliance VITA propose comme un des axes prioritaires pour notre pays à l’occasion de la campagne présidentielle (voir notre plateforme). Priorité à l’humanité, car malgré des difficultés, des drames, des incertitudes nombreuses, « la vie est belle » comme nous le rappelait cette centenaire.
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