La loi de bioéthique promulguée en août 2021 prévoit la mise en place d’un plan national pour lutter contre l’infertilité. Un groupe de travail créé à cet effet devrait donner ses conclusions d’ici la fin de l’année 2021 selon la presse.
En effet l’article 4 dispose que : « Les mesures nationales et pluriannuelles d’organisation concernant la prévention et l’éducation du public, l’information sur la fertilité féminine et masculine, la formation des professionnels de santé et la coordination en matière de recherche et de protocolisation pour lutter contre toutes les causes d’infertilité, notamment comportementales et environnementales, sont définies par arrêté conjoint des ministres chargés de l’éducation nationale, de la santé, de la recherche et de l’écologie ».
Pour piloter ce groupe de travail, le ministre de la santé a nommé Samir Hamamah responsable du département de biologie de la reproduction du CHU de Montpellier.
L’autre co-pilote est Salomé Berlioux, ancienne conseillère ministérielle, et auteur de « La peau des pêches » parue en avril 2021. Elle y retrace sous la forme d’un roman l’épreuve de son couple confronté à l’infertilité et à un parcours médical douloureux.
La lettre de mission du ministre de la santé reproduite ci-dessous indique que « Plus de 15% des couples en âge de procréer consultent pour une difficulté à concevoir ». Et la fréquence de l’infertilité a augmenté ces 20 dernières années.
Facteurs environnementaux (perturbateurs endocriniens…) et modes de vie sont évoqués en plus des pathologies connues à l’heure actuelle. Lors des débats bioéthiques, les professionnels ont souligné également la forte prévalence de recours aux techniques d’assistance médicale à la procréation due au retard de l’âge de la maternité. Cette réalité a été confirmée par le Conseil consultatif national d’éthique (CCNE).
L’un des objectifs inscrit dans la lettre de mission est de faire un état des lieux pour prévenir les situations d’infertilité et aussi de limiter le recours aux techniques artificielles de procréation dont on sait qu’elles laissent près de la moitié des couples sans enfant à l’issue et qu’elles constituent un parcours du combattant.
La recherche sur les causes de l’infertilité et leur prévention ont été une revendication majeure d’Alliance VITA lors des dernières révisions de la loi bioéthique adoptées respectivement 2011 et en 2021. En effet la focalisation sur les seules techniques d’assistance médicale à la procréation pose à la fois des questions éthiques, humaines et médicales. Elle tend à détourner des véritables recherches des causes de l’infertilité, pour d’une part mettre en œuvre une véritable politique de prévention et d’autre part chercher des thérapies de restauration de la fertilité.
Le groupe dont la composition n’a pas encore été rendue publique va procéder à des auditions et devrait rendre ses recommandations d’ici la fin de l’année 2021.
Lettre de mission du ministre de la santé