Un homme de 21 ans a été condamné à 15 mois de prison, dont 8 ferme, par le tribunal correctionnel de Meaux le lundi 19 avril 2021 pour violences et menaces de mort sur sa compagne pour avoir tenté de la forcer à avorter.
L’homme avait surpris la jeune femme, enceinte de huit semaines, chez elle dans la nuit du 14 au 15 avril, et l’avait emmenée de force à l’hôpital de Tremblay en Seine Saint-Denis, pour avorter. La jeune femme avait tenté d’alerter la personne à l’accueil sans que celle-ci n’intervienne ; c’est finalement un infirmier qui avait prêté son portable pour que la jeune femme alerte la police.
Devant le tribunal, il a avoué ne pas vouloir d’enfant, mettant en cause la séparation de ses parents, ainsi que le fait que sa compagne l’avait quitté pour un autre. De son côté, la jeune femme a apporté les preuves de harcèlement, de violences et de menaces depuis plusieurs jours.
« L’avortement, c’est le droit de la femme et seulement le droit de la femme » a déclaré la présidente du Tribunal. Vision bien idéologique, loin de la complexité de la réalité. Cette approche ignore combien des hommes font pression, non seulement par la violence physique, comme le montre ce cas, mais aussi insidieusement par des violences psychologiques en menaçant de partir ou en rejetant la femme à l’annonce de sa grossesse. Nous en sommes témoins quotidiennement dans le service d’écoute d’Alliance VITA.
Selon les chiffres officiels, sur la prévalence des violences sur les femmes enceintes, « des violences sont constatées dans 3 à 8% des grossesses », et « le taux de violences est encore 3 à 4 fois supérieur en cas de grossesse non désirée ». Najat Vallaud-Belkacem, alors qu’elle était ministre des Droits des Femmes en 2014, préconisait que l’entretien médical prévu au 4ème mois de grossesse serve à améliorer le repérage des violences faites aux femmes. C’est pourtant beaucoup plus précocement que les femmes doivent être protégées de toute pression et violence quand elles annoncent une grossesse imprévue.