CRISPR-Cas9, des progrès thérapeutiques porteurs d’espoir
La drépanocytose est la maladie génétique la plus répandue dans le monde, et la plus fréquente en France où elle touche une naissance sur 1900.
Aussi appelée anémie falciforme, cette maladie touche les globules rouges. Elle est caractérisée par une anomalie de l’hémoglobine. Or, l’hémoglobine, principale protéine du globule rouge, sert au transport de l’oxygène depuis les poumons vers les tissus et participe à l’élimination du dioxyde de carbone. Dans la drépanocytose, la forme anormale adoptée par cette protéine engendre des déformations des globules rouges qui deviennent fragiles et rigides. Ces anomalies favorisent l’anémie, des crises vaso-occlusives douloureuses et un risque accru d’infections.
La drépanocytose est une maladie génétique héréditaire à transmission dite autosomique récessive : chacun des parents doit transmettre le gène muté à l’enfant pour que la maladie se déclare chez ce dernier. Lorsqu’on a reçu un seul allèle muté, on est porteur sain. Ainsi, lorsque les deux parents sont porteurs sains, leur risque de concevoir un enfant souffrant de la maladie est de un sur quatre. Lorsqu’un couple comporte un porteur sain et un malade, le risque est de un sur deux.
Il existe des traitements, et des progrès sont réalisés grâce au dépistage néonatal qui permet une prise en charge précoce de la maladie. Les techniques de modification du génome suscitent aussi des espoirs de thérapie pour cette maladie. Des équipes travaillent avec la technologie CRISPR-Cas9 pour corriger directement la mutation responsable de la maladie.
Des premiers résultats encourageants en 2018 laissaient entrevoir la possibilité que des essais cliniques voient le jour. C’est désormais chose faite, la FDA (Food and drug administration) a donné son feu vert.
Des scientifiques de San Francisco, Berkeley et Los Angeles (UCLA) ont reçu l’approbation de la Food and Drug Administration des États-Unis pour lancer conjointement un premier essai clinique chez l’homme, en utilisant les propres cellules souches du patient.
Par cette technique, les patients sont eux-mêmes leurs propres donneurs de cellules souches. Leurs cellules souches hématopoïétiques (présentes notamment dans la moelle osseuse) seront prélevées et leur ADN sera modifié. Puis, la moelle osseuse du patient sera détruite par chimiothérapie. Enfin, on procédera à une greffe des cellules souches modifiées – corrigées si l’on peut dire par CRISPR-Cas9, dans l’espoir qu’elles repeuplent la moelle osseuse et permettent de créer des lignées de globules rouges fonctionnels.
Ces perspectives de progrès thérapeutiques sont porteuses d’espoir.
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