Caroline Roux, déléguée générale adjointe d’Alliance VITA, sur le podium de la mobilisation “Marchons Enfants !” contre le projet de loi bioéthique.
Alors que nous sommes confrontés à une crise sans précédent, le gouvernement fait preuve d’un entêtement indécent vis-à-vis de la Nation et d’irresponsabilité vis-à-vis des générations futures.
Pourquoi nous mobilisons-nous contre le projet de loi bioéthique qui va être à nouveau examiné par le Sénat à partir du 2 février prochain ?
Alliance VITA ne cesse de rappeler que le projet de loi passe à côté de trois grandes urgences, qui devraient être trois grandes causes nationales :
- la véritable lutte contre l’infertilité ;
- le respect de l’intégrité de l’espèce humaine ;
- l’arrêt de l’engrenage eugéniste et des discriminations vis-à-vis des personnes en situation de handicap.
La France, pays des droits de l’Homme, devrait être en pointe sur chacune de ces priorités.
Or, ce projet de loi ne s’attaque en rien à la lutte contre l’infertilité et à sa prévention !
Au contraire ce texte institue une procréation toujours plus artificielle. Ce projet en réalité cautionne un prétendu « droit à l’enfant » absurde et inédit.
- Sommes-nous prêts à financer la fabrication délibérée d’enfants privés de père ?Sommes-nous prêts à rendre la paternité optionnelle pour tous les Français ?
- Sommes-nous prêts à bouleverser les règles de la filiation en faisant croire que des enfants peuvent naître de deux femmes ?
- Sommes-nous prêts à détourner la médecine et l’argent de la sécurité sociale de leur mission thérapeutique ?
- Sommes-nous prêts à concevoir artificiellement des enfants, sans racine, privés de toute origine avec le double don de gamètes
- Sommes-nous prêts à mettre en danger la santé de femmes jeunes en leur faisant congeler leurs ovocytes, prendre d’inutiles risques pour leur santé, en leur faisant miroiter des grossesses tardives par PMA, qui au contraire peuvent leur faire perdre leur chance d’être mère ?
- Enfin, sommes-nous prêts à entrer – sans l’avouer – dans le marché de la procréation avec la collecte et la conservation des gamètes humains par des établissements lucratifs ?
De plus, avec ce texte, plusieurs lignes rouges sont franchies, sans appliquer aucun principe de précaution :
- cette création de chimères homme/animal que Alliance VITA a dénoncée en tant que lanceur d’alerte alors que cette disposition était soigneusement dissimulée dans le texte,
- mais aussi la création d’embryons humains génétiquement modifiés.
Pourquoi jouer aux apprentis sorciers, alors que la naissance d’enfants génétiquement modifiés en Chine a provoqué une réprobation mondiale et éclaboussé le monde de la recherche ?
Enfin, alors que le gouvernement prétend développer une société inclusive en faveur des personnes en situation de handicap, ce texte organise une sélection accrue des enfants avant la naissance, y compris sur des critères génétiques.
Qui de nous peut se dire « génétiquement correct » ? Nous affirmons que chacun, fort ou faible, compte pour bâtir la société.
Je voudrais insister particulièrement sur la disposition, adoptée par surprise, sans débat, en pleine nuit du 31 juillet au 1er août par quelques députés en pleine crise sanitaire. Elle choque un grand nombre de Français : plutôt que d’apporter une aide aux femmes enceintes faisant face à une détresse psychosociale, les députés ont voté une mesure qui les expose à avorter jusqu’à la naissance ! On s’approche de l’infanticide comme l’ont signalé des observateurs de tous bords.
Aucune mesure de soutien n’est proposée dans ce texte pour soutenir ces femmes.
Les mesures contradictoires adoptées entre le Sénat et l’Assemblée nationale sont le reflet de profondes controverses et injustices du projet de loi, loin du consensus initialement promis par le Président de la République.
Nous sommes dans la dernière ligne droite. La mobilisation de chacun est déterminante. En première lecture, le Sénat avait adopté le projet de loi bioéthique de justesse, avec seulement 10 voix d’écart.
Pour finir c’est donc aux sénateurs que je m’adresse.
Vous avez encore l’opportunité de promouvoir une démarche législative cohérente d’avant-garde : une bioéthique qui intègre les enjeux écologiques environnementaux et humains.
Avec Marchons Enfants !, nous demandons aux Sénateurs une réécriture en profondeur du texte avec, en particulier, la suppression de l’article 1er qui consacre un « droit à l’enfant », en totale contradiction avec les droits de l’enfant. Cela aura une grande portée politique pour protéger les générations futures de graves injustices.