La commission des Affaires sociales du Sénat examinera, le mercredi 3 mars prochain, une proposition de loi visant à établir « le droit de mourir dans la dignité », expression détournée pour légaliser le suicide assisté et l’euthanasie.
Les auteurs de la proposition de loi, déposée par la sénatrice socialiste de Paris, Marie-Pierre de la Gontrie, et 50 de ses collègues, disent s’inspirer des travaux réalisés par l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) qui milite pour la légalisation de l’euthanasie. le texte sera examiné au titre de l’ordre du jour réservé au groupe socialiste.
Selon cette proposition, toute personne pourrait demander l’aide active à mourir si elle est atteinte d’au moins une affection, grave et incurable, et « infligeant une souffrance physique ou psychique inapaisable qu’elle juge insupportable ou la plaçant dans un état de dépendance qu’elle estime incompatible avec sa dignité ». Il ne serait pas nécessaire d’être en fin de vie pour demander cette aide active à mourir. Elle pourrait même être demandée par la personne de confiance si la personne concernée est hors d’état d’exprimer sa volonté, à condition toutefois que ce souhait figure dans ses directives anticipées. Par ailleurs, cette proposition de loi veut renforcer le caractère contraignant des directives anticipées, qui s’imposeraient au médecin « sans condition de durée ». La mort ainsi provoquée serait déclarée « mort naturelle ».
Quatre autres propositions ont été déposées depuis le début du quinquennat, dont l’une par le député du Rhône Jean-Louis Touraine co-signée par 162 députés LREM. Le député Olivier Falorni du groupe Liberté et Territoires, a annoncé que sa proposition de loi serait examinée lors de la prochaine niche parlementaire de son groupe, le 8 avril. Si elles ont peu de chances d’aboutir, ces propositions de loi ont clairement pour but de maintenir une pression continue.
Pour Alliance VITA, les enseignements de la pandémie de COVID-19 et l’évolution des pratiques liées aux lois élaborées pour accompagner la fin de vie en France rendent une loi sur l’euthanasie et le suicide assisté particulièrement indigne et indécente.
Cette offensive idéologique occulte les vrais enjeux de la fin de vie : la crise sanitaire a révélé l’attachement des Français à la solidarité avec les personnes fragiles. L’épidémie de Covid19 a été un révélateur des insuffisances de la politique d’accompagnement du vieillissement et de la fin de vie et une invitation à les repenser. Aujourd’hui, la priorité est de faire aboutir le projet de loi Grand âge et autonomie, sans cesse repoussé depuis 2019, et de mettre très rapidement en œuvre un nouveau plan ambitieux de développement des soins palliatifs, en panne depuis trois ans.