Alors que les Français sont confrontés à une crise multiforme sans précédent, le gouvernement s’enferre dans un entêtement indécent vis-à-vis de la Nation et une irresponsabilité néfaste pour les générations futures.
Le projet de loi bioéthique va être à nouveau examiné par le Sénat en seconde lecture, à partir de mardi prochain, 2 février. Ce projet de loi passe à côté de trois grandes urgences, qui devraient être trois grandes causes nationales :
- la véritable lutte contre l’infertilité,
- le respect de l’intégrité de l’espèce humaine,
- l’arrêt des discriminations vis-à-vis des personnes handicapées.
La France, pays des droits de l’Homme, devrait être en pointe sur chacune de ces priorités.
Or, ce projet de loi ne s’attaque en rien à la lutte contre l’infertilité et à sa prévention ! Au contraire ce texte institue une procréation toujours plus artificielle. Avec à la clé la consécration d’un « droit à l’enfant » au détriment des droits de tout enfant : fabrication délibérée d’enfants privés de père, création d’actes de naissance mensongers et de filiations fictives, paternité optionnelle pour tous les Français, conception artificielle des enfants, privés de toute origine avec le double don de gamètes, mise en danger de la santé de jeunes femmes par la congélation ovocytaire, en leur faisant miroiter des grossesses tardives par PMA, porte ouverte au marché de la procréation avec la collecte et la conservation des gamètes humains par des établissements lucratifs…
Avec ce texte, plusieurs lignes rouges sont franchies sans appliquer aucun principe de précaution : cette création de chimères homme/animal que notre association a dénoncé en tant que lanceur d’alerte alors que cette disposition était soigneusement dissimulée dans le texte, mais aussi la création d’embryons humains génétiquement modifiés. Pourquoi jouer aux apprentis sorciers, alors que la naissance d’enfants génétiquement modifiés en Chine a provoqué une réprobation mondiale et éclaboussé le monde de la recherche ?
Enfin, alors que le gouvernement prétend développer une société inclusive en faveur des personnes en situation de handicap, ce texte organise une sélection accrue des enfants avant la naissance, y compris sur des critères génétiques.
L’ajout d’un critère piégé de « détresse psychosociale » permettant des avortements jusqu’à la naissance : adoptée à la sauvette en pleine nuit, lors de la 2ème lecture à l’Assemblée nationale, a choqué des personnalités de tous bords.
Les mesures contradictoires adoptées entre le Sénat et l’Assemblée nationale sont le reflet de profondes controverses et injustices du projet de loi, loin du consensus initialement promis par le Président de la République.
Les sénateurs de la commission spéciale bioéthique ont modifié le texte de loi le 19 janvier dernier, supprimant plusieurs dispositions à haut risque. Cependant, de graves incohérences subsistent concernant le recours à l’assistance médicale à la procréation, mettant en risque la santé des femmes et le droit des enfants.
Avec cette seconde lecture, les sénateurs ont l’opportunité de rejeter ce texte et de promouvoir une démarche législative cohérente d’avant-garde : une bioéthique qui intègre les enjeux écologiques environnementaux et humains et protège les générations futures de graves injustices.
Alliance VITA appelle, avec l’ensemble des associations réunies au sein de Marchons enfants !, à manifester publiquement, les 30 et 31 janvier dans toute la France, pour demander aux sénateurs de rejeter le projet de loi bioéthique.