L’Etat de New-York a adopté la loi sur le budget 2021, le 3 avril dernier, incluant la légalisation de la GPA commerciale (Gestation Par Autrui) dans un Capitole fermé au public, en pleine crise du Coronavirus.
La nouvelle législation, qui prendra effet en février 2021, permet donc à une personne célibataire, ou à tout couple (qu’il soit homme-femme, femme-femme ou homme-homme), de payer une femme pour qu’elle porte un enfant. Afin d’éviter toute complication juridique et d’empêcher la mère porteuse de garder l’enfant au terme de sa grossesse, le bébé devra être conçu à partir d’un ovule n’étant pas celui de la mère porteuse. La loi prévoit que les « futurs parents » payent les services d’un avocat pour la mère porteuse, qui doit être âgée d’au moins 21 ans. Les « futurs parents » doivent également payer l’assurance-vie de la mère porteuse pendant la grossesse et un an après l’accouchement. Cette dernière disposition ne rend pas pour autant cette loi plus acceptable.
En février, le gouverneur de l’Etat de New York, Andrew Cuomo, avait relancé une campagne en faveur de la légalisation de la GPA.
Les opposants dénoncent une grave atteinte au droit des femmes et des enfants ; cette nouvelle loi est d’autant plus controversée que cela advient dans une période sanitaire très critique et une absence de débat.
En juin 2019, la féministe américaine Gloria Steinman avait rédigé une lettre ouverte pour s’opposer à la légalisation de la GPA commerciale dans l’Etat de New York. « En vertu de ce projet de loi, des femmes dans le besoin deviennent des navires commerciaux à louer, et les fœtus qu’elles portent deviennent la propriété d’autrui. Les droits de la mère porteuse sur le fœtus qu’elle porte sont considérablement réduits, de même qu’elle perd tous les droits sur le bébé dont elle accouche. Le projet de loi ignore les inégalités socio-économiques et raciales dans l’industrie de la procréation commerciale, et met des femmes privées de leurs droits à la merci financière et émotionnelle d’individus plus riches et plus privilégiés. […] Les femmes, les enfants et les familles méritent une vie qui ne soit pas soumise au profit économique d’un tiers.«
La députée de l’Assemblée de New York, Deborah Glick, a déclaré, auprès du New York Times, que la GPA était « une grossesse payante », et qu’elle considérait « cette marchandisation des femmes dérangeante. »
Kathleen Gallagher, de la Conférence catholique de l’État de New York, a critiqué l’inclusion de la maternité de substitution dans un projet de loi budgétaire pendant la pandémie de COVID-19.
« Nous ne pensons tout simplement pas qu’une décision juridique et morale aussi critique pour notre État aurait dû être prise derrière les portes closes d’un Capitole fermé au public« , a-t-elle déclaré. « La nouvelle loi est mauvaise pour les femmes et les enfants, et le processus est terrible pour la démocratie. »