Le Président a cependant précisé que « pour leur protection, nous demanderons aux personnes les plus vulnérables, aux personnes âgées, en situation de handicap sévère, aux personnes atteintes de maladies chroniques de rester même après le 11 mai confinées, tout au moins dans un premier temps. »
Le président de la République a appelé les institutions de soin à assouplir les règles de visites aux résidents en fin de vie. « Il n’y a pas que le virus qui tue. L’extrême solitude, le renoncement à d’autres soins peuvent être aussi dangereux. Je souhaite aussi que les hôpitaux et les maisons de retraite puissent permettre d’organiser pour les plus proches, avec les bonnes protections, la visite aux malades en fin de vie, afin de pouvoir leur dire adieu. »
Interviewé par France Info, Pascal Champvert, le président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), qui regroupe des directeurs de services et d’établissements pour personnes âgées, dit avoir « été entendu, mais en partie seulement. » Pour lui, les visites ne devraient pas être réservées aux seules situation de fin de vie, mais aussi aux personnes affectées psychiquement par cette situation, comme le préconise le Comité Consultatif National d’Ethique. Ces visites semblent par ailleurs réalisables, puisque les résidents en EHPAD sont confinés dans leurs chambres, laissant les espaces communs vides. « Il y a donc des possibilités dans ces endroits-là de faire venir une personne de chaque famille avec un résident, avec toutes les procédures de distance, de masque, de nettoyage de mains. »
Pascal Champvert souligne le caractère « essentiel » de telles possibilités, de même que permettre aux résidents de sortir dans les parcs et jardins des institutions.
Il ajoute également que « les tests sont indispensables pour avoir une stratégie beaucoup plus adaptée dans le cadre de la lutte contre le virus, en établissement mais aussi à domicile. Les personnes âgées doivent être testées, les familles et les soignants aussi. »
A partir du 11 mai, les mairies mettront à disposition de leurs administrés des masques grands publics, dont l’usage « pourra devenir systématique » dans les transports en commun et pour les professions les plus exposées.
Pour Tugdual Derville délégué général d’Alliance VITA et fondateur de SOS Fin de vie « Il était temps qu’on prenne conscience de l’inhumanité de l’isolement absolu imposé à certaines personnes âgées dépendantes. À tout âge, les rencontres donnent des raisons de vivre. Et les personnes les plus fragiles sont celles pour lesquelles les vraies rencontres sont vitales. Que sept mille résidents d’EHPAD aient déjà perdu la vie, sans pouvoir, la plupart du temps, être accompagnés par leurs proches est un drame pour ces personnes, mais aussi pour leurs soignants et pour leurs proches. Nous avons à prendre en compte des sentiments de colère et de culpabilité mêlés. Il ne faut surtout pas laisser penser que les décès au grand âge n’entrent pas dans la catastrophe humanitaire et sanitaire que nous traversons. »
Le service SOS Fin de vie, initié par Alliance VITA, a ouvert un espace dédié sur son site Internet pour répondre aux nouvelles questions qui se posent dans l’accompagnement des personnes malades, isolées ou en fin de vie, avec la pandémie du coronavirus.
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SOS Fin de vie – Tel : 01 42 71 32 94 – ecoute@sosfindevie.org