Ce 4 février 2020, le Sénat a voté en séance plénière le projet de loi bioéthique. Néanmoins, ce texte ne mérite pas d’être appelé bioéthique. Il remet en cause les droits des plus fragiles de notre société, en ignorant des principes fondamentaux d’écologie humaine.
Alliance VITA avait pourtant explicité les contradictions et injustices de ce texte :
Comment affirmer que « nul n’a droit à l’enfant », et à l’article suivant étendre la PMA avec donneur à toute femme sans partenaire masculin, instituant de facto une « PMA sans père » tout en contenant son recours pour les couples homme/femme, uniquement pour des raisons médicales ? Il n’y a plus aucune logique, et les couples confrontés à l’infertilité sont paradoxalement les plus discriminés. Pire, l’instauration d’un plan national infertilité, introduit à l’Assemblée nationale pour la recherche des causes et la prévention de l’infertilité, a été supprimé.
Comment prétendre à la levée de l’anonymat du don de gamètes et faire dépendre du bon vouloir du donneur la divulgation de son identité quand l’enfant le demandera à sa majorité ? C’est une véritable bombe à retardement au détriment des enfants et une terrible hypocrisie.
Comment concilier le respect dû au traitement de l’embryon humain avec, à juste titre, l’interdiction de la levée de l’interdit de la création d’embryons transgéniques et chimériques, tout en allongeant la durée de recherche sur l’embryon humain à 21 jours ?
Enfin, si les sénateurs ont rejeté la mesure ultra eugénique de DPI-A, ils ont réintroduit le DPI-HLA, ou bébé médicament, qui avait été supprimé à juste titre par les députés. Ce refus de supprimer une mesure antérieure signe l’incapacité d’évaluer la loi et de revenir sur des choix particulièrement contraires à l’éthique.
Pour Caroline Roux, déléguée générale adjointe d’Alliance VITA :
“Les débats au Sénat ont enfin fait la lumière sur les enjeux de ce projet de loi et sur ses dangers. A plus grande distance du parti présidentiel, de nombreux experts de multiples sensibilités politiques, ont dénoncé les graves entorses à l’éthique du projet de loi. Les sénateurs ont multiplié les votes contradictoires, prouvant si c’était encore nécessaire que le relativisme en matière bioéthique tend à dissoudre l’éthique. A l’arrivée, ce texte est inacceptable en raison des graves injustices qu’il fait peser sur les générations à venir en cédant à l’individualisme et au scientisme. Nous nous battrons pour que le processus parlementaire, qui n’est pas achevé, n’aboutisse pas à ce résultat. Les équipes d’Alliance VITA seront présentes sur tout le territoire national pour poursuivre leur travail d’information, d’alerte et de mobilisation.”