Si nous sommes là aujourd’hui, bravant le froid, venant de loin pour certains, ce n’est pas pour
défendre un pré carré.
Nous sommes aujourd’hui ici pour défendre les plus fragiles et un monde qui accueille la biodiversité humaine comme une chance.
Cette loi nous concerne tous et impacte fortement les générations à venir : alors que nous prenons conscience des dégâts infligés à la nature et à l’environnement, cette loi vient percuter l’écologie première qui est celle à garantir aux humains.
Les parlementaires discutent de progrès, de maternité, de paternité, de handicap et de vie humaine. Il est essentiel de distinguer ce qui relève du progrès de ce qui provoque discrimination et injustice.
Est-ce un progrès d’effacer la paternité derrière les techniques de procréation ?
Est-ce un progrès de résumer la place de l’homme à ses gamètes et de le supprimer délibérément de la filiation d’un enfant ?
Est-ce un progrès d’artificialiser la maternité, d’imposer aux femmes des traitements hormonaux, sans raison médicale, pour congeler leurs ovocytes derrière la promesse illusoire d’une maternité par PMA, impossible à garantir plus tard ?
Est-ce un progrès de fermer les yeux sur la fraude à la loi que constitue la marchandisation des corps de femmes étrangères, réduites à être des mères porteuses ?
Est-ce un progrès de « traquer » les anomalies et de supprimer les êtres fragiles plutôt que de les accueillir et de tenter de les guérir ?
Certains veulent interdire que l’on s’exprime.
Ce n’est pas un climat de débat mais bien d’intimidation. C’est inacceptable. Et nous ne nous tairons pas.
La société progressera si on respecte la paternité et les hommes dans toutes leurs dimensions, la maternité et les femmes dans toutes leurs richesses, et la différence en accueillant la vulnérabilité.
La société progressera si chaque être humain est pris en considération et pas sélectionné, ou source de profit. Si les enfants ne sont pas fabriqués en kit, hors sol, sans racine. Les humains ne sont pas des machines, ni des objets qui se marchandent ou qui se jettent.
Est-ce un progrès enfin d’utiliser l’embryon humain, celui que nous avons tous été, comme un matériau de laboratoire, de le modifier génétiquement, de créer des chimères qui associent ses cellules avec des cellules animales ou encore de fabriquer des gamètes artificiels ?
Est-ce un progrès de ne plus respecter l’intégrité de l’espèce humaine et de s’autoriser des expériences d’apprenti-sorciers ?
Nous demandons que le principe de précaution qui concerne à juste titre l’environnement s’applique aussi prioritairement à l’espèce humaine.
En tant que lanceurs d’alerte, en posant ces questions cruciales, nous sommes des précurseurs.
Précurseurs d’un monde qui saura protéger les êtres humains en même temps que leur environnement.
Ne nous y trompons pas, si nous sommes partis de la Place de la Résistance, ce n’est pas pour revenir en arrière. C’est pour aller de l’avant.
Le gouvernement doit arrêter ce processus qui va à l’encontre de la dignité et des droits humains.
Nous demandons aux parlementaires d’avoir le courage de s’opposer à cette loi qui, en l’état, ne mérite pas de s’appeler bioéthique.
Leur responsabilité est immense, dès maintenant, et pour les générations à venir. Et la nôtre aussi.
Votre présence est une immense chance ainsi que celle de ceux qui nous suivent de loin.
Quoi qu’il arrive, rappelez-vous que nous sommes les acteurs de la société. Nous ne baisserons pas les bras pour combattre les injustices et les discriminations.
Le progrès, c’est d’insuffler à la bioéthique une écologie qui soit véritablement humaine.