La ministre de la Santé canadienne, Danielle McCann, a annoncé, le 22 janvier lors d’une conférence de presse, une extension de la loi sur l’euthanasie (dénommée “aide médicale à mourir”) au Québec.
La Cour supérieure avait donné raison, le 11 septembre dernier, à deux personnes, toutes deux atteintes d’une maladie dégénérative incurable qui réclamaient l’euthanasie, alors qu’elles n’étaient pas en fin de vie. Dans ce jugement, la juge Christine Beaudoin déclarait inconstitutionnelles les lois québécoise et fédérale.
La juge avait alors fixé un délai de 6 mois pour l’application de ce jugement, soit à partir du 11 mars. Bien que cette décision ne s’applique qu’au Québec, le gouvernement du Canada s’est engagé à modifier la loi sur l’euthanasie pour l’ensemble du pays.
L’abandon du critère de « fin de vie » ouvrira donc la porte à de nombreuses nouvelles conditions qui seront désormais admissibles à l’ « aide médicale à mourir », dont des maladies dégénératives incurables, mais également des maladies mentales graves, telles que la démence ou la maladie d’Alzheimer.
A la suite de cette décision de justice, un rapport d’experts “Filion-Maclure”, sur la question des directives médicales anticipées, avait été déposé le 29 novembre dernier : ce rapport recommandait que le malade « conserve son droit à recevoir l’aide médicale à mourir préalablement consentie » dans les cas où il deviendrait tardivement inapte. L’association “Vivre dans la dignité“ s’est levée contre la portée de ce rapport, par ces mots : “Se contraindre par avance à se suicider (par l’intermédiaire d’un autre) est une violence grave faite à un soi futur qu’il est impossible de connaître, violence qui ne devrait pas être autorisée.”
Pour Alliance VITA, ce qui se passe au Canada rejoint les situations belge et néerlandaise. L’euthanasie ne peut réellement s’encadrer, et menace gravement les plus fragiles.