Le texte de loi a été modifié et traité en moins deux jours par la commission spéciale du Sénat.
Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA : « Les votes de la commission spéciale appellent la plus grande réserve et nous espérons qu’en séance les sénateurs auront davantage de prudence et de sagesse. L’article 1, instaurant la « PMA sans père » n’a malheureusement pas été supprimé, à 4 voix près. Certes les membres de la commission ont supprimé le remboursement de la PMA hors cause d’infertilité, ce qui ne manquera pas de provoquer des levées de bouclier. Mais ce point spectaculaire ne doit pas occulter les nombreuses dérives ajoutées au texte des députés : notamment allongement des délais d’expérimentation sur les embryons (21 jours) ; ajout de nouveaux procédés eugéniques par le tri des embryons par DPI ; réintroduction du procédé de double-tri dit « bébé-médicament » ; suppression ambigüe de la clause de conscience des médecins pour l’IMG. Si le Sénat ne prend pas en compte l’eugénisme accru induit par ce texte, il passera à côté d’un rendez-vous devant l’histoire. Par ailleurs, le verrouillage contre les risques de la GPA (refus d’une transcription totale des états civils étrangers quand ils ne mentionnent pas la mère porteuse ou quand ils font figurer deux « pères ») ne vient que très partiellement compenser ces aggravations. Au total, nous demandons aux sénateurs d’avoir le courage de s’opposer dans l’hémicycle à l’économie générale de cette loi qui, en l’état, ne mérite pas de s’appeler bioéthique.
La société progressera à condition de respecter ses membres les plus fragiles, et les murs porteurs de l’écologie humaine que sont la paternité et la maternité. C’est dans cet esprit que nous appelons à intensifier la mobilisation nationale du dimanche 19 janvier 2020 avec la plateforme Marchons enfants ! ».