L’ancienne magistrate Michèle Bernard-Requin, décédée le 14 décembre des suites d’un cancer, était hospitalisée en soins palliatifs à l’hôpital Sainte Perrine à Paris.
Quelques jours avant son décès, elle avait écrit un texte, paru dans le Point, rendant hommage au personnel des soins palliatifs et comparant son unité de soins palliatifs à « une île » ; elle ajoutait que ses proches envisageaient aussi cette unité pour leur fin de vie. Elle y reconnaissait également l’attention des soignants de ce service et la qualité de leur écoute, trop peu récompensée par leur salaire jugé insuffisant.
Mais comme un ultime plaidoyer, elle parlait, dans cette ultime lettre, de la surcharge de travail, des nombreuses heures supplémentaires de ce personnel si attentif et de la pénibilité physique des soins à prodiguer. « Il ne faut pas bloquer des horaires, il faut conserver ces sourires, ce bras pour étirer le cou du malade et pour éviter la douleur de la métastase qui frotte contre l’épaule. Conservons cela, je ne sais pas comment le dire, il faut que ce qui est le privilège de quelques-uns, les soins palliatifs, devienne en réalité l’ordinaire de tous. »
Michèle Bernard-Requin fut successivement avocate, procureure, vice-présidente du Tribunal de grande instance de Paris, au sein duquel elle présida la 10e chambre correctionnelle de Paris, puis avocate générale à Fort de France. Elle avait pris sa retraite en 2009.