Verbatim extraits de l’émission :
« Le fait accompli ne doit surtout pas devenir la règle, il y a un manque de courage politique. Nous réclamons, avec des associations internationales, la prohibition mondiale de cette gestation par autrui qui aboutit à priver délibérément l’enfant de celle qui l’a enfanté.
Les sciences humaines, le simple bon sens mais aussi la médecine, nous rappellent à quel point les liens entre la mère et l’enfant sont forts pendant la grossesse, et voilà des contrats qui contraignent des femmes, [comme] certaines [l’ont été] aux États-Unis, forcées de livrer les enfants auxquels elles s’étaient attachées pendant la grossesse. Voilà des contrats extrêmement durs pour les femmes, avec parfois des conflits énormes autour de la grossesse.
La gestation par autrui, c’est le fait de décider pour un enfant qu’il va subir une maternité éclatée entre 2, voire 3 femmes : celle qui l’aura porté, la gestatrice ; celle qui lui aura donné éventuellement son ovocyte, la génitrice ; et celle qui va l’élever, son éducatrice. C’est donc une atteinte aux droits fondamentaux de l’enfant. C’est cette injustice que nous contestons.
Vous avez vu les cliniques de GPA en Inde, avec les femmes qui vivent dans la misère, souvent beaucoup plus pauvres que les mères demandeuses !
Les valeurs de la France, c’est la non-marchandisation du corps de la femme, le respect de la femme.
La France est le pays des droits de la personne, qui n’a pas cédé jusqu’à maintenant – et je l’ai dit à Emmanuel Macron lorsque je l’ai rencontré sur ce sujet – à cet utilitarisme typique de certains pays anglo-saxons, où l’on vend les produits du corps humain et où l’on fait des contrats sur le ventre des femmes.
Vous le savez, sur tout l’échiquier politique, de la gauche à la droite, il y a eu des oppositions féministes extrêmement fortes pour dire qu’on ne pouvait pas imposer à des femmes ces contrats qui sont extrêmement lourds. Ils le seraient en France comme ailleurs, car il faut contrôler la santé de la femme, ce qu’elle fait, sa vie sexuelle, et toutes sortes d’éléments qui peuvent avoir un impact sur la santé de l’enfant qui va naître. Il faut ensuite que cette femme s’engage à abandonner, à la naissance, cet enfant.
L’adoption, c’est fait quand il y a une souffrance ; une séparation, un deuil ou une incapacité des parents d’accueillir leur enfant. L’adoption vient pallier ces souffrances. Mais [ici il s’agit de] prévoir l’abandon d’enfants !
Il y a une valse-hésitation, le gouvernement a choisi de nous opposer cette ligne rouge « non à la GPA » ; on l’a vu de manière évidente aujourd’hui même, puisqu’il y a eu un aller-retour : la Chancellerie a dit qu’il fallait, je cite, « fluidifier les demandes des parents » [sur la filiation des enfants nés par GPA à l’étranger] [et le Ministère de la Justice a réaffirmé que la GPA était interdite en France].
Lorsqu’on transgresse les lois éthiques essentielles de la République à l’étranger, et qu’ensuite on impose le problème au débat, qu’on harcèle, par les tribunaux depuis 20 ans, la France pour qu’elle reconnaisse cette pratique qui est indigne pour les femmes et injuste pour les enfants, il faut être clair ! Nous déplorons que le gouvernement ne soit pas clair.
Je manifesterai le dimanche 6 octobre pour protester : contre la gestation par autrui ,car j’ai bien compris que le gouvernement est en train de nous embobiner ; et contre la PMA, qui prive l’enfant d’un père, parce que nous le savons (et cette émission le montre !) qu’il y a un lien étroit entre toutes ces revendications.
Je me suis engagé, depuis plus de trente ans, auprès d’enfants en difficulté, et dans la plupart des familles dites monoparentales, ce sont des femmes qui élèvent seules les enfants, 1/3 vivent sous le seuil de la pauvreté, et [la PMA sans père] c’est la création délibérée de ces familles, avec l’argent de la sécurité sociale, avec la médecine, alors qu’il n’y a pas de problème d’infertilité !
Est-ce que mes impôts, les prélèvements sociaux, vont rembourser des enfants créés de manière injuste pour eux, fabriqués de manière artificielle, sans problème d’infertilité ? On marche sur la tête !
La démocratie, c’est protéger le faible et le fragile ; c’est l’enfant qu’il faut protéger. L’enfant n’est pas un objet qu’on peut désirer, l’enfant est une personne libre et égale en droits, qui ne mérite pas d’être privé de la parité homme-femme, de la parité père-mère. Le père est essentiel. C’est de plus très violent pour les hommes d’être réduits à des donneurs de gamètes.
Rendez-vous le dimanche 6 octobre, car il faut défendre les enfants ! »