Blanche Streb, directrice de la formation et de la recherche d’Alliance VITA et auteur du livre “Bébés sur mesure – le monde des meilleurs” était invitée à donner son avis sur les ondes de RTL le 24 juillet, alors que le projet de loi bioéthique était présenté en Conseil des ministres.
Quelques verbatim extraits de l’émission :
“Les résultats des Etats généraux de la bioéthique ont été balayés d’un revers de manche, alors qu’ils montraient une opposition massive. C’est un vrai déni de démocratie. Il y a une contestation qui gronde et qui risque d’être forte.”
“Les enjeux sont au delà de la politique. Ce sont des enjeux majeurs. Derrière la PMA, il y a un énorme basculement : un détournement de la médecine, de la Sécurité sociale et la question de l’approvisionnement du sperme, puisqu’on sait qu’il n’y a pas assez de donneurs. Allons nous tomber dans cette marchandisation des corps ?”
“Il y a aussi des sujets extrêmement importants dans cette loi qui ne sont absolument pas débattus, comme la modification de l’ADN des embryons humains. Cela n’est plus interdit dans le projet de loi. Ce sont des méthodes “d’apprentis-sorciers”, formule qu’a utilisée notre ministre Frédérique Vidal.”
“L’embryon humain se retrouve être le grand convoité, qu’on veut fabriquer à tout prix, et, de l’autre côté, le grand manipulé. Il y a une perspective eugéniste. On est dans l’idéologie du bébé fabriqué. Aux Etats-Unis, certains couples qui ne sont pas infertiles ont recours à la PMA pour trier leurs embryons, par exemple pour choisir leur sexe. Il y a des enjeux majeurs derrière cette PMA.”
“Il y a un effilochage permanent de la loi bioéthique. Les digues tombent les unes après les autres. C’est comme un effet domino. Aujourd’hui, on nous dit “pas de GPA”, mais ne soyons pas naïfs. Il y a quelques années, notamment le premier ministre Edouard Philippe, nous disait qu’il s’opposerait résolument à la PMA parce qu’elle conduirait, pour des conditions d’égalité, résolument à la GPA. La GPA est déjà effective dans notre pays, puisque le droit est extrêmement laxiste sur le sujet. Il y a un vrai abandon du législateur sur cette question.”