Nouvelles révélations dans la scandaleuse expérimentation des jumelles génétiquement modifiées

01/03/2019

Nouvelles révélations dans la scandaleuse expérimentation des jumelles génétiquement modifiées

 

L’affaire du scientifique chinois qui a fait naître les premiers bébés génétiquement modifiés par la technique CRISPR-Cas9 se complète de nouveaux éléments.

Lors de son annonce qui avait suscité un tollé mondial, He Jiankui expliquait avoir franchi cette ligne rouge car il poursuivait l’hypothèse de « rendre ces bébés résistants au VIH », en désactivant un gène, le gène CCR5. Ce gène CCR5 code, notamment, pour un récepteur placé sur des cellules du système immunitaire (les lymphocytes). Or, le virus VIH utilise justement ce récepteur pour pénétrer ces cellules et les infecter.

Mais ce gène est impliqué dans d’autres fonctions biologiques, si bien que l’impact de cette modification et les éventuels dégâts collatéraux de cette expérimentation grandeur nature pourraient ne se révéler que petit à petit, en observant le développement des fillettes, véritables cobayes de la technique qui les a créés.

Ce gène CCR5 est aussi impliqué dans les facultés cognitives, il permettrait également d’améliorer la récupération après un accident vasculaire cérébral. Les personnes porteuses d’une mutation génétique nommée ∆32 CCR5, qui empêche le gène de s’exprimer, montreraient de meilleurs résultats scolaires, c’est ce que révèle une étude publiée le 21 février dans la revue Cell. Le magazine scientifique américain MIT Technology Review, de la célèbre Université de Cambridge, le Massachusetts Institute of Technology (MIT) s’est penché sur cette publication et a interrogé Thomas Carmichael, qui a dirigé l’étude. Il estime que le lien avec la réussite scolaire est intéressant mais que de nouvelles études doivent être menées pour confirmer cette corrélation.

Rien ne permet d’affirmer que la véritable intention du scientifique chinois était d’agir sur le cerveau, mais des voix se lèvent pour l’évoquer. Des études de 2016 portant sur les souris montraient le lien entre ce gène et la mémoire et la cognition, ce que He Jiankui ne pouvait méconnaître.

He Jiankui fait l’objet d’une enquête policière et ses travaux ont été suspendus. A ce stade, les enquêtes précisent que le scientifique aurait agi seul, en contrefaisant des documents officiels, une thèse qui avouerait de nombreuses failles dans le système institutionnel chinois.

Bien que la Chine ait annoncé qu’elle allait rédiger une nouvelle réglementation afin de superviser la recherche génétique, de nombreux chercheurs chinois et étrangers soupçonnent le gouvernement chinois d’avoir encouragé financièrement ces travaux.

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