Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, a participé, le 3 février dernier, au Forum Européen de Bioéthique de Strasbourg, et a été invité à une table ronde dont le sujet était « Le politique et la liberté reproductive des citoyens ».
A la suite de cette table ronde, trois personnalités ont été interrogées pour partager ce qu’elles retenaient de ce débat : Tugdual Derville, ainsi que Jean-François Delfraissy, Président du Comité Consultatif National d’Éthique, et Véronique Fournier, Cardiologue et dirigeante du Centre d’éthique clinique à l’hôpital Cochin.
Voici un extrait de l’interview de Tugdual Derville :
« Ce que je retiens de cette table ronde autour de la question de la procréation, sur le plan à la fois politique, économique et technique, c’est qu’il y a une ligne rouge que la France peut – ou pas – franchir et qui, à mes yeux, nous ferait basculer vers un système d’externalisation de la procréation hors du corps de la femme. Je ne pense pas que la femme serait gagnante ; avec l’utilisation de gamètes masculines, je ne pense pas non plus que l’homme soit gagnant ; avec le risque aussi d’une emprise du marché ultralibéral ou du marché étatique sur la procréation humaine.
Autant je pense que la médecine doit soigner, doit prévenir, doit guérir, autant je pense qu’elle ne doit pas se laisser dissoudre finalement dans les normes techniques qui n’ont rien de neutre quand il s’agit de la procréation humaine où l’enfant, je pense, a besoin de fondamentaux anthropologiques, de murs porteurs, comme la parité homme/femme dans l’engendrement, l’enceinte maternelle protectrice comme le lieu de sa gestation et l’écosystème familial qui doit être privilégié, soutenu. Quand il est blessé, abîmé, on le soutient, mais créer de toutes pièces des systèmes qui sont fragiles et qui portent atteinte à l’intérêt et aux droits fondamentaux de l’enfant, je crois que c’est un risque dans lequel la France ne doit pas se laisser entraîner. »
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