A l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre dernier, le président Macron a dévoilé, au cours d’un long discours, un plan gouvernemental d’action.
La lutte contre l’exposition des enfants aux contenus pornographiques sur Internet est un des axes majeurs de ce plan, alors qu’on reconnaît de plus en plus que le « porno » en nette augmentation chez les jeunes a un effet dévastateur sur eux. Emmanuel Macron souhaite s’appuyer sur diverses instances, et étendre les pouvoirs du CSA sur les réseaux sociaux, les jeux vidéo et la pornographie en ligne, afin de contrôler les « contenus qui peuvent conduire à la violence contre les femmes« .
Il semble que les élus prennent de plus en plus à cœur cette question. Le 13 novembre, une campagne baptisée «Tu m’aimes, tu me respectes », à destination des 15-18 ans, a été lancée par le centre Hubertine Auclert*, associé à la région Ile-de-France. L’objectif de cette campagne est de prévenir les violences sexistes et sexuelles dans les premières relations amoureuses, à travers les messages « Non c’est non », « je m’habille comme je veux ». Le plan d’action d’Emmanuel Macron prévoit le lancement, dès la rentrée prochaine, d’une campagne de sensibilisation auprès des élèves des collèges ainsi que de leurs parents.
En ce qui concerne les viols de mineurs, le président Macron a également abordé la question de la présomption de non-consentement qui, à l’heure actuelle, ne figure pas dans la loi française. Il a dit souhaiter la fixer à 15 ans, âge de la majorité sexuelle. Comme prévu, le délai de prescription pour les délits et crimes sexuels commis sur les mineurs devrait être rallongé à 30 ans, au lieu de 20 actuellement.
Le nombre de plaintes pour violences conjugales (+3 % en 2016 par rapport à 2015) est en augmentation, mais nombre de femmes n’osent pas franchir le pas d’aller porter plainte dans un commissariat ; aussi, le gouvernement compte-t-il développer un système d’aide aux femmes victimes de violences en leur permettant de déposer une pré-plainte en ligne afin d’être aidées dans leur démarche. Pour lui, les professionnels de santé sont aussi en première ligne pour repérer les femmes victimes de violences.
« Les femmes enceintes risquent d’être victimes de violence conjugale au cours de leur grossesse » souligne le centre de recherche sur les violences familiales. Environ 21% des femmes victimes de violence ont été maltraitées lorsqu’elles étaient enceintes et pour 40% de ces femmes, la violence a débuté au cours de cette grossesse.
Cette réalité de la violence envers les femmes enceintes, qu’elles soient conjugales ou plus largement émanant de leur entourage, peut prendre des formes très variées allant du harcèlement moral à la violence physique. C’est le constat de terrain que fait Alliance VITA à travers l’expérience de son service d’écoute SOS Bébé. Des femmes, spécialement celles qui sont confrontées à des grossesses imprévues, peuvent être extrêmement fragilisées par des violences psychologiques voire physiques (menaces, harcèlement). La réflexion quant à l’avenir de leur grossesse est complexifiée alors qu’elles sont particulièrement vulnérables, pouvant, dans certains cas, les pousser à un avortement qu’elles ne souhaitent pas.
Un chapitre spécial du Guide des aides aux femmes enceintes, mis à jour chaque année par Alliance VITA, est spécialement dédié aux démarches à conduire si une femme enceinte est victime de violence.
=> Pour consulter : Je suis enceinte le Guide :
http://www.jesuisenceinteleguide.org/ ou www.sosbebe.org
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* Centre francilien de l’égalité femmes-hommes, organisme créé en 2009 par le Conseil régional Ile-de-France
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