La Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs (SFAP) a confié à une équipe d’universitaires une importante étude nationale sur les pratiques sédatives, dénommée S2P (Sédations en phase palliative), qui débutera début 2018.
L’étude S2P aura pour but de « recueillir sans a priori des données fiables et pertinentes sur les pratiques sédatives à domicile, comme à l’hôpital ou en EHPAD , et fournira des informations à l’ensemble des acteurs, des tutelles et des décideurs. » Cette étude servira également à évaluer la pratique de la sédation profonde et continue jusqu’au décès, instaurée par la loi Claeys-Leonetti du 2 février 2016.
En mai dernier, la SFAP avait publié des fiches-repère et une grille de recommandation sur les pratiques sédatives, dénommée SEDAPALL. Le but de cet outil est de décrire et analyser précisément les pratiques sédatives à visée palliative en fin de vie ; il permet de classer les diverses sédations selon leur réversibilité, leur profondeur et le degré du consentement du patient et porte également sur l’intentionnalité de la décision.
La SFAP tient à souligner que la sédation ne se réduit pas à la seule sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès. « Dans mon service, ce type de sédation ne représente qu’une infime minorité de celles que nous pratiquons, précise le docteur Gomas, président du Conseil scientifique de la SFAP et coordinateur de l’unité fonctionnelle douleurs et soins palliatifs à l’hôpital Sainte-Périne à Paris. Sur les vingt que nous avons entreprises depuis le mois de mai, seule une était une sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès. »
Par ailleurs, une enquête a été lancée par le Centre National Soins Palliatifs et Fin de Vie (CNSPFV) pour recenser, auprès des soignants, les pratiques sédatives qui ont eu lieu tout au long de l’année 2017. Les résultats de cette enquête seront également exploités dans le cadre de l’étude S2P.
L’étude S2P prendra également en compte les recommandations de la HAS (Haute Autorité de Santé) qui doivent être publiées très prochainement.
La SFAP attend les premiers résultats de cette étude pour la fin 2018.