Le 3 juin 2017, la Colombie a légalisé pour la première fois l’union entre trois hommes. Ce « trouple », composé d’un acteur, d’un éducateur physique et d’un journaliste, est entré sous le régime patrimonial connu légalement sous le nom de « trieja ». Deux d’entre eux avaient été les premiers à obtenir d’un notaire qu’il les marie en 2000, bien avant la légalisation du mariage entre personnes de même sexe (2016).
« Nous voulions officialiser notre foyer, notre famille. Il n’y avait rien de solide légalement qui nous reconnaissait en tant que famille », a déclaré Victor Hugo Prada, l’un des membres de cette union. Le trouple se définit comme une famille « polyamoureuse ». Pour Germain Rincon Perfetti, avocat de l’association LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels, trans et intersexuels), « c’est une reconnaissance que d’autres types de famille existent ».
D’autres ménages à trois ont été reconnus dans différents pays comme celui de trois femmes au Brésil en 2015, ou encore celui de trois autres femmes aux Etats-Unis en 2014, dont l’une attendait un enfant conçu par FIV.
« Cette première est emblématique, non pas en tant que telle, mais par sa médiatisation complaisante. Elle s’inscrit dans une offensive juridique constante contre un mariage fondé sur l’altérité et la fidélité sexuelles : « Pour pouvoir abolir le mariage, il faut d’abord que tout le monde puisse en bénéficier » avait avoué l’avocate Caroline Mécary en novembre 2013, après avoir affirmé en janvier de la même année : « Il eut été pertinent et cohérent de profiter de la revendication de l’accès au mariage civil par des couples de personnes de même sexe pour achever la sécularisation du mariage, en supprimant l’obligation de fidélité… » Pour dissoudre le mariage, on tord donc sa définition en plusieurs étapes, selon la politique des petits pas. Ainsi, les mêmes déconstructeurs qui vilipendaient hier ceux qui alertaient contre la polygamie comme issue logique du prétendu « mariage pour tous » en viennent aujourd’hui à soutenir une polyandrie légalement reconnue, qui ose s’afficher comme « famille ». La tyrannie du désir individuel s’exerce toujours aux dépens du plus fragile : le bonheur officiel affiché par le trouple d’hommes reste factice, sans compter la question insoluble des enfants que certains auront tôt fait de revendiquer au nom du mot famille. »