Le 6 mars 2017, un médecin anesthésiste de 45 ans a été mis en examen : il est soupçonné d’avoir empoisonné avec préméditation sept patients entre 2008 et 2017, dont deux mortellement, à la clinique Saint-Vincent et à la polyclinique de Franche-Comté à Besançon.
Des « incidents inexpliqués » survenus lors d’interventions le 11 et le 20 janvier 2017 ont amené la direction de la clinique Saint-Vincent à déposer plainte contre X. Une plainte similaire avait été déposée après trois arrêts cardiaques « récupérés » par la polyclinique de Franche-Comté à Besançon, où le médecin avait exercé durant une courte période en 2009. Cette dernière explique que « les circonstances de ces événements graves ont donné lieu à une enquête médicale interne » et que l’établissement avait à l’époque averti l’Agence régionale de Santé, avant de déposer plainte contre X.
Les sept patients âgés de 37 à 53 ans n’avaient pas de « prédispositions particulières ». Pour la vice-procureure de la République, ces empoisonnements ne sont pas « un accident » ; elle parle « d’indices graves et concordants » et « de faits gravissimes ». Les analyses toxicologiques sur les patients décédés, explique-t-elle, « ont permis de retrouver de fortes quantités de potassium ou d’anesthésique, à doses létales ». La nature et les doses introduites « sciemment » dans ces poches de perfusion, « là où normalement, elles n’ont pas lieu d’être », indiquent qu’il « ne pouvait s’agir que d’actes volontaires de nature à entraîner la mort des patients ». Les victimes décédées des suites d’un arrêt cardiaque en 2008 et 2016 – l’homme de 53 ans opéré pour les reins et la femme de 51 ans traitée pour une fracture – ne semblaient présenter « ni dispositions » à l’accident, ni « fragilités particulières ». La vice-procureure ajoute également que « ce dossier va nécessiter un certain nombre d’expertises et on n’est pas à l’abri de voir le nombre de victimes s’élargir ».
Le médecin anesthésiste conteste « fondamentalement tout empoisonnement que ce soit. Il dit passer sa vie à réanimer les gens, pas à les tuer », a rapporté son avocat.
En attendant la suite des investigations, le médecin anesthésiste a été laissé en liberté provisoire sous contrôle judiciaire, également interdit d’exercer sa profession et dans l’obligation de verser une caution de 60.000 euros. Le parquet, qui réclamait sa mise en détention provisoire, a annoncé qu’il ferait appel du placement sous contrôle judiciaire.
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