L’étude présentée aujourd’hui par la Fondation de l’Avenir et des chercheurs de l’INSERM qui dénonce le manque d’information sur les conséquences de l’IVG médicamenteuse lève enfin le voile sur la réalité d’une méthode d’avortement injustement présentée depuis des années comme « moins traumatisante » : 27% des femmes ayant réalisé une IVG médicamenteuse ont perçu des « douleurs très intenses » notées 8 sur une échelle de 10 ; un tiers a eu des saignements qui leur ont paru « inquiétants » ou « très inquiétants ». Cette étude recommande des protocoles de prise en charge de la douleur plus puissants.
Cela fait des années que nous demandons des études sur la réalité et les conséquences de l’avortement. En effet, nous sommes régulièrement confrontés à des femmes en souffrance à qui on a présenté l’IVG médicamenteuse comme indolore et facile, et qui sont en vraie panique devant les symptômes qu’elles ressentent, tant en matière de douleur que de saignements mais aussi de détresse psychologique.
On est abasourdi par le silence qui a pesé dans les milieux médicaux et la manière dont on a menti aux femmes en présentant cette méthode d’avortement comme moins traumatisante.
Nous avons régulièrement des appels, les week-ends ou le soir, de femmes livrées à elles-mêmes à domicile, seules, après avoir obtenu l’IVG hors hôpital, chez un médecin en ville ou dans un centre de planification. Nous constatons la pression exercée pour ce mode d’avortement. Il est pratiqué avant 7 semaines de grossesse (et 5 semaines hors hôpital) ce qui condamne les femmes à une décision rapide, les coupant d’un temps de réflexion, spécialement quand elles subissent des pressions de leur environnement ou des violences conjugales. Or les violences psychiques qui conduisent à l’avortement sont gravement ignorées.»
Dans une vidéo sur le site d‘information sur l’IVG du ministère de la Santé, un gynécologue affirme que l’avortement ne laisse pas de séquelles psychologiques à long terme.
Plutôt que des gesticulations autour d’un prétendu délit d’entrave qui vise à étouffer toute contestation de la banalisation de l’IVG, la priorité des pouvoirs publics doit être de donner une information fiable aux femmes.
- Il est urgent de conduire des études sur les conséquences physiologiques mais aussi psychologiques de l’avortement. Nous manquons de données objectives, comme l’a reconnu la Haute Autorité de Santé.
- Il est également prioritaire d’entreprendre une véritable politique de prévention de l’avortement, notamment en rétablissant une information sur les aides et droits des femmes enceintes. C’est la mission de service public qu’Alliance VITA conduit depuis 2010 pour pallier l’insuffisance de la politique gouvernementale. »