Une récente étude anglaise parue dans la revue BMJOpen a montré que 38% des femmes souffraient de stress post-traumatique suite à une fausse-couche. 20 % d’entre elles ont souffert d’anxiété et 5 % de dépression.
La fausse-couche est un phénomène assez fréquent puisqu’elle est le lot de 15 à 20% des grossesses au cours du premier trimestre, la majorité survenant avant 10 semaines de grossesse. Mais aucune aide psychologique n’est prévue pour aider les femmes qui ont connu cette « interruption subite de leur grossesse » et qui reconnaissent en être impactées. « Nous possédons des outils pour repérer les dépressions post-partum, mais nous ne disposons de rien pour le traumatisme et la dépression qui ont suivi la perte d’un enfant », souligne le Dr Jessica Farren, principal auteur de cette étude.
Les symptômes psychologiques d’une fausse-couche se manifestent soit par une angoisse latente, par des pensées intrusives, des cauchemars, et également des comportements d’évitement des situations qui rappellent la grossesse.
La fausse-couche, sujet jusque-là resté souvent tabou, commence à apparaître au grand jour. Récemment au Canada, un tribunal ontarien a classé la fausse-couche comme une invalidité, décrétant qu’ « elle était un état inhabituel qui avait un impact sur la capacité d’une femme à fonctionner au sein de la société ».
La vice-présidente du Tribunal avait conclu qu’ « Une fausse couche n’est pas une maladie commune et n’est certainement pas passagère. Il paraît clair à l’écoute du témoignage de la plaignante que cette dernière continue, même aujourd’hui, à ressentir de la détresse émotionnelle en lien avec sa fausse couche. »
Il y a donc urgence à procurer une aide psychologique aux femmes qui en auraient besoin : un tiers des femmes ayant subi une fausse-couche affirment que les symptômes affectent leur vie professionnelle et 40% leurs relations personnelles. Pour soigner le syndrome du stress post-traumatique, la thérapie cognitivo-comportementale apparaît efficace. Mais, selon des experts, il faut maintenant étudier si « ce traitement peut être adapté aux femmes qui ont perdu leur enfant ».