L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié, le 4 novembre 2016, une étude consacrée aux centenaires.
La France est le pays européen qui compte le plus de centenaires, devant l’Espagne, l’Italie, la Suisse et le Portugal, soit 21 000 en 2016. C’est vingt fois plus que dans les années 1960-1970. Depuis 1975, l’effectif des centenaires augmente régulièrement au rythme de 7% par an. Si cette tendance se poursuit, la France pourrait atteindre, en 2070, le nombre de 270 000 centenaires, soit treize fois plus qu’aujourd’hui.
Quel est le profil des centenaires ?
Parmi les centenaires, la majorité sont des femmes (84 %). Un sur deux vit encore à domicile (dont une majorité d’hommes). 29% habitent seuls, 3% résident en couple et 15% sont logés avec une autre personne, la plupart du temps avec un de leurs enfants. Les personnes nées dans les années 70 ont plus de chances de dépasser les 100 ans que leurs aînés. Selon l’Insee, en 2070, neuf femmes sur dix et huit hommes sur dix nés en 1990 deviendront octogénaires, tandis que 13 % des femmes et 5 % des hommes nés en 1970 et avant atteindraient leur centième anniversaire. Les « supercentenaires » – personnes âgées de plus de 110 ans – sont quasiment tous des femmes.
Mais, aurions-nous atteint un plafond de l’espérance de vie ?
Une autre étude menée par l’Insee sur le Bilan démographique, montre que le nombre de décès en 2015 fut le plus haut depuis l’après-guerre. les chiffres dévoilés par l’institut public mettent en avant la baisse notable de l’espérance de vie par rapport à l’année 2014. L’Insee estime que le recul de l’espérance de vie en France l’an dernier est lié pour l’essentiel à la hausse de la mortalité chez les personnes âgées de plus de 65 ans. L’Insee analyse cela par trois facteurs : le long et sévère épisode grippal de trois mois au premier semestre 2015 qui a fait 24.000 décès, ainsi que la canicule de juillet et l’épisode de froid du mois d’octobre 2015. Ainsi, au cours de l’année 2015, une femme vivait en moyenne 85 ans et un homme 78,9 ans contre 85,4 ans et 79,2 ans en 2014.
Egalement, une étude publiée dans Nature le 13 octobre 2016, menée par la faculté de médecine Albert Einstein de New York, analyse qu’il y aurait un « plafond » à l’âge maximum des humains, et que nous l’aurions atteint. L’enquête réunit une masse imposante de données sur une quarantaine de pays ou de régions, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni, le Japon et la France. Pour Jean-Louis Serre, Professeur de génétique qui analyse cette étude : « N’en déplaise aux illusionnistes ou aux illuminés, l’homme ne peut échapper à sa condition naturelle et il est vraisemblable qu’en combinant les meilleurs paramètres du milieu favorables à sa santé, il ne puisse dépasser individuellement une valeur limite de la longévité, évaluée par ces auteurs autour de celle de Jeanne Calment ».