Grand âge : journée nationale des « aidants »

07/10/2016

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La 7e édition de la journée nationale des aidants, le 6 octobre 2016, a été l’occasion d’un grand nombre d’événements dans toute la France. Notre pays comptabilise plus de 11 millions d’« aidants » : c’est-à-dire des personnes apportant une aide à un proche malade en situation de perte d’autonomie liée au grand âge ou au handicap. Parmi elles, il y a  4 millions d’aidants familiaux.

Selon une enquête BVA¹ publiée hier par la Fondation April, les « aidants familiaux » sont majoritairement des actifs (58%) et des femmes (62%) qui s’occupent d’un proche bénévolement et près de 80% ont moins de 65 ans. Plus de la moitié (53%) disent aider un proche en situation de dépendance due à la vieillesse, 33% un proche malade et 30% un proche en situation de handicap.

Paradoxalement, ce phénomène de grande ampleur et qui est amené à croître de manière exponentielle puisqu’un tiers de la population affichera plus de 60 ans en 2050, reste trop méconnu…

Les principales difficultés auxquelles sont confrontés les aidants dans leur accompagnement sont : le manque de temps (35%), la fatigue physique (26%) et la complexité des démarches administratives (22%). Malgré tout, 86% d’entre eux estiment que leur situation d’aidant « a des effets positifs » sur leur relation avec la personne aidée, voire sur leur moral.

Comment « aider les aidants » ? 

Les entreprises commencent à être sensibilisées à cet enjeu. Pour donner du temps à leurs salariés, certaines ont opté pour les dons anonymes de congés et de RTT ; ceux-ci sont autorisés par une loi de 2014 dite « loi Mathys ».  D’autres initiatives émergent. Ainsi en est-il, par exemple, de la société Mutex ou ASAP qui s’organise en plateforme d’accompagnement des salariés et des entreprises sur le sujet du grand âge.

Depuis janvier 2016, la loi de l’adaptation de la société au vieillissement permet aux aidants un « droit au répit », une aide pouvant aller jusqu’à 500 € par an qui permet de financer quelques jours dans un centre spécialisé ou quelques heures supplémentaires d’aide à domicile.

Les salariés aidants pourront aussi bénéficier dès 2017 du « congé proche aidant », une période de trois mois, renouvelable, pour « mieux articuler vie professionnelle et vie privée », selon Pascale Boistard, secrétaire d’État chargée de l’autonomie.

Henri de Soos, responsable du service d’écoute SOS Fin de vie² d’Alliance VITA, le confirme :

 « Dans nos échanges par mail ou par téléphone, ceux qui nous contactent sont souvent les aidants de personnes qui vivent des fins de vie difficiles. Les aidants jouent un rôle majeur dans l’accompagnement de leur parent, voisin ou ami, avec beaucoup de discrétion, de persévérance et d’affection attentive. Nous mesurons bien tout leur engagement au quotidien, mais aussi leur souffrance intérieure quand ils sont confrontés à des situations qu’ils ne parviennent plus à maîtriser.  Parfois, le poids devient trop lourd, et nous leur conseillons effectivement de prendre du temps pour eux, de prendre du recul, de se faire eux-mêmes épauler. Sinon, on peut arriver à des situations d’épuisement ou de conflits avec les autres membres de la famille ou le corps médical. Aider les aidants correspond donc à un véritable objectif de solidarité nationale et de santé publique. »

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¹ Enquête réalisée les 20-21 mai et 27-28 mai 2016 par téléphone auprès d’un échantillon représentatif de 2008 personnes (méthode des quotas). Au sein de cet échantillon ont été interrogés 385 aidants et 1623 non-aidants.

² Site SOS Fin de vie : http://www.sosfindevie.org

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