Le président portugais a mis son veto le 7 juin 2016 sur une loi autorisant la gestation pour autrui (GPA).
La loi qui modifie les conditions de recours à la procréation artificielle a été votée par une courte majorité le 13 mai dernier. Elle étend la procréation médicalement assistée (PMA) aux célibataires ou aux couples de même sexe, hors indication médicale. Elle autorise également le recours à des mères porteuses pour des couples confrontés à une infertilité féminine liés à des dysfonctionnements de l’utérus.
Le président, Marcelo Rebelo de Sousa, a promulgué la loi le mardi 7 juin mais a mis son veto sur la pratique de la gestation pour autrui, invoquant les recommandations Conseil national d’éthique et des sciences de la vie.
Pour Caroline Roux, directrice de VITA International : « Le vote du Parlement portugais allait à l’encontre de l’élan international actuel de réprobation de la pratique de la gestation pour autrui. En décembre dernier, le Parlement européen a condamné à une forte majorité toute forme de GPA. Le veto du président portugais est un acte politique d’une grande portée. Plusieurs pays sont en train de revoir leur législation pour restreindre très fortement la pratique de la GPA, comme l’Inde, le Népal, la Thaïlande ou le Mexique. Il n’y a pas de GPA qui pourrait être « éthique », même en avançant qu’il n’y aurait pas de contrepartie commerciale. C’est le principe même de recourir à des mères porteuses qui est contraire aux droits des femmes et des enfants. Il est cependant inquiétant de constater que la PMA hors indication médicale puisse être légalisée, privant délibérément des enfants de père. Il s’agit d’une grave injustice pour les enfants ainsi conçus ».
Alliance VITA est partie prenante de l’appel international No Maternity Traffic pour l’interdiction universelle de la gestation pour autrui. Cette pétition européenne a été reconnue valide le 26 mai dernier par le Conseil de l’Europe, et a donc été transmise à la Commission des questions sociales en charge de la réflexion sur la GPA pour que la voix des citoyens européens soit prise en compte.