Le Ministère de la Santé des Pays-Bas a indiqué, ce 27 mai 2016, qu’il allait autoriser la création d’embryons humains pour des « recherches scientifiques spécifiques », précisant que ces recherches seraient menées sous certaines conditions, pour porter notamment sur l’infertilité, la reproduction médicalement assistée ou encore les maladies héréditaires.
Dans un communiqué, la ministre néerlandaise de la santé, Edith Schippers, a précisé vouloir changer la loi pour « offrir la perspective d’avoir un enfant ou un enfant en bonne santé ».
Actuellement, la loi n’autorise la recherche que sur les embryons issus de fécondation in-vitro (FIV), après accord des donneurs, quand ils ne souhaitent pas les implanter. Se sentant limités, les chercheurs ont demandé à ce que la création d’embryons pour la recherche soit autorisée.
Cette décision fait des Pays-Bas l’un des premiers pays au monde à autoriser la fabrication d’embryons in-vitro pour la recherche. Cette autorisation laisse aussi entrevoir la possibilité de pratiquer sur ces embryons des techniques de modifications génétiques, comme CRISPR-Cas9.
« Une telle décision est inquiétante et révélatrice de la logique relativiste qui prévaut aux Pays-Bas. Ce glissement dans la loi néerlandaise instrumentaliserait à la fois l’embryon, réduit à un matériau de recherche, mais aussi les donneurs de gamètes. De plus, cette promesse attrayante de l’enfant en bonne santé, dissimule une forme d’eugénisme… Est-ce un pas de plus vers la perspective d’enfants génétiquement modifiés ? Il s’agit en tous cas d’une grave alerte bioéthique, qui rend d’autant plus légitime notre demande « Stop Bébé OGM » d’un moratoire international sur l’utilisation du CRISPR-Cas9 sur les gamètes et l’embryon. »
Pour aller plus loin
- Signer la pétition Stop Bébé OGM
- Retrouver les dossiers d’Alliance VITA sur CRISPR-Cas9