Des chercheurs de l’Institut de Valence en Espagne et de l’université américaine de Stanford, en Californie, annoncent avoir réussi à développer des spermatozoïdes humains à partir de cellules de peau. Ces travaux ont été publiés ce 26 avril dans Scientific Reports, le journal en ligne de la revue Nature.
Pour parvenir à ce résultat, des cellules de peau d’un adulte sont prélevées, et « reprogrammées » pour redevenir des cellules souches puis des spermatozoïdes, en utilisant la technique de reprogrammation cellulaire dite « IPS » développée par le Japonais Yamanaka et le Britannique John Gurdon, lauréats du prix Nobel de médecine 2012.
Ces spermatozoïdes ne seraient pas encore capables de féconder. « C’est un spermatozoïde mais il a besoin d’une phase de maturation ultérieure pour devenir un gamète. Ce n’est qu’un début« , a expliqué Carlos Simon, directeur scientifique de l’Institut pour l’Infertilité de Valence.
Pour continuer ces études, l’équipe compte poursuivre ses recherches en Grande-Bretagne, pays dans lequel l’étape suivante, la création d’un « embryon artificiel », serait autorisée.
L’objectif de cette technique est de parvenir à contourner certaines formes de stérilité. « C’est le problème auquel nous voulons nous attaquer: créer des gamètes chez ceux qui n’en ont pas » affirme le chercheur espagnol. D’autres possibilités inédites se dessinent, comme créer des embryons issus de gamètes de deux personnes de même sexe.
Fabriquer des spermatozoïdes de toutes pièces est un défi que souhaitent relever de nombreuses équipes de chercheurs dans le monde. Mais ces techniques posent d’importantes questions éthiques, le résultat de telles expériences n’étant ni plus ni moins que la création artificielle d’un nouvel être humain.
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