Ce 1er février 2016 a eu lieu une audience devant la Chambre des familles du Tribunal de Grande Instance de Reims, durant laquelle la juge des tutelles a entendu les plaidoiries des différents membres de la famille de Vincent Lambert au sujet d’une éventuelle nomination d’un tuteur pour cet homme hospitalisé depuis 2008 en état pauci-relationnel.
Cette procédure a été initiée par le CHU de Reims qui a saisi le 23 juillet 2015 le procureur pour « réclamer des mesures de protection globale et déterminer un référent qui pourrait représenter légalement » le patient (voir chronologie jointe). Depuis cette date, le procureur a saisi un juge des tutelles, qui a instruit l’affaire pendant plusieurs mois avant de tenir cette audience finale.
Au cours de l’audience, l’épouse de Vincent Lambert, qui jusqu’à présent avait pris position pour l’application d’un « protocole de fin de vie », a expliqué que son mari « n’a pas besoin de tuteur, je suis son épouse. Si la justice décide qu’il faut un tuteur, je suis évidemment légitime » pour l’être. Le neveu François Lambert a également considéré que « la tutelle ne sert à rien, c’est une menace supplémentaire pour le droit de Vincent à ne pas subir d’acharnement thérapeutique ». L’avocat des parents, quant à lui, a déclaré que ceux-ci « demandent la mise sous tutelle qui serait une première étape pour un transfert vers une autre unité de soins plus adaptée à son état. Vincent a évolué par rapport à l’année dernière et il n’a rien à faire au CHU de Reims qui n’a qu’un projet de mort pour lui. »
Pour sa part, le procureur a requis la désignation d’un tuteur extérieur à la famille, ainsi que la nomination de deux subrogés-tuteurs, dont Rachel Lambert, l’épouse de Vincent.
La décision du juge des tutelles sera communiquée aux différentes parties le 10 mars prochain.
NB : le document ci-dessous retrace la chronologie de cette douloureuse affaire depuis 2008, avec les principales étapes sur les plans médicaux, judiciaires et médiatiques.