Nomination inquiétante à la tête du nouveau Centre national de la fin de vie

07/01/2016

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A la suite de la création du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie par le décret du 5 janvier 2016, la presse annonce que la présidence de cet organisme est confiée au docteur Véronique Fournier, dont les prises de position ambiguës sur l’euthanasie sont inquiétantes.

Prévu comme première mesure dans le plan national de soins palliatifs 2015-2018, ce Centre fusionne deux organismes existants : le Centre national de ressources en soins palliatifs et l’Observatoire national de la fin de vie créé en 2008.  Objectif de ce nouveau Centre : « accompagner les usagers comme les professionnels dans l’approfondissement de leurs connaissances sur ces sujets complexes que sont la démarche palliative et l’accompagnement de la fin de vie. »

Alors que le communiqué de presse du ministère de la santé annonçait hier que la nomination du président de ce centre et l’appel à candidatures pour constituer son conseil d’orientation stratégique interviendront très prochainement, la presse dévoile le nom de Véronique Fournier, cardiologue et directrice du Centre d’éthique clinique de l’hôpital Cochin à Paris.

Ce médecin entretient depuis plusieurs années une confusion entre soins palliatifs et euthanasie, en déclarant par exemple « En France, les soins palliatifs s’opposent à l’euthanasie, or, il faudrait que l’euthanasie devienne le soin palliatif ultime », ou encore suggérait une « euthanasie palliative » ou un « palliatif euthanasique ».

Alliance VITA avait réagi à l’annonce très tardive de ce plan en décembre 2015, alors que le développement des soins palliatifs était gelé depuis 2012. Alliance VITA soutient l’engagement du Collectif Soulager mais pas tuer, dont elle est membre, d’exercer un double dispositif de vigilance : d’une part sur l’application de la loi fin de vie, face à ses risques de dérives euthanasiques, et d’autre part sur la mise en œuvre concrète et efficace du plan proposé par le gouvernement. Alliance VITA partage les vives inquiétudes du Collectif à l’annonce de cette nomination, qui confirme la nécessité d’une vigilance absolue.

Extrait communiqué de Soulager mais pas tuer du 7 janvier 2016 avec la réaction du délégué général d’Alliance VITA, Tugdual Derville.

Pour Tugdual Derville, l’un des porte-parole nationaux de Soulager mais pas tuer, « la confusion entre soins palliatifs et euthanasie est la pire chose qui puisse arriver dans ce débat. Et c’est la première raison de notre mise en garde contre la proposition de loi Claeys-Leonetti dont le concept de « sédation profonde et continue jusqu’au décès » s’apparente, dans certains cas, à des euthanasies masquées ou à des suicides assistés. Certains effectuent un véritable travail de sape pour détourner les soins palliatifs de leur mission ; tout en affirmant les soutenir, ils prétendent qu’ils ne sont pas une solution crédible. Or, nous devons malheureusement constater que Véronique Fournier a largement contribué à cette confusion, en prônant ce qu’elle nomme « l’euthanasie palliative ». Elle ouvre de plus de nouveaux débats à hauts risques, comme lorsqu’elle laisse entendre qu’il faut réinterroger le respect de la vie des personnes âgées démentes en institution. Or, le « mal-mourir » appelle toujours un surcroit de solidarité sans jamais légitimer le franchissement de l’interdit de tuer, fondement du pacte social particulièrement indispensable pour les plus fragiles et les sans voix. »

A l’approche des derniers débats au Parlement pour finaliser dans les semaines à venir la loi sur la fin de vie, Soulager mais pas tuer appelle tous les parlementaires à la plus grande vigilance, afin que cette nouvelle loi ne vienne pas instaurer en France une euthanasie qui ne dirait pas son nom.

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