Pour Alliance VITA, la loi sur la fin de vie qui vient d’être votée au Parlement hier nécessite maintenant un suivi vigilant par les parlementaires, les professionnels de santé et les usagers de la santé, pour que soit évitée toute dérive vers des pratiques euthanasiques.
La nouvelle loi marque l’aboutissement d’un processus entamé avec la proposition 21 du candidat François Hollande en faveur d’une « assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité », expression particulièrement floue qui a nourri espoirs et inquiétudes depuis près de quatre ans.
Les débats d’hier, tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat, ont montré une fois de plus que les deux principales mesures – la sédation profonde et continue jusqu’au décès, et les directives anticipées contraignantes – sont comprises différemment selon l’intention profonde de chacun. Ces ambiguïtés risquent d’aboutir à des pratiques médicales contradictoires, soit qui respecteront les patients les plus vulnérables (personnes en fin de vie, lourdement handicapées ou inconscientes), soit qui introduiront des euthanasies ou des suicides assistés déguisés. C’est la raison de l’opposition réitérée d’Alliance VITA à ces nouvelles dispositions, et de son engagement au sein du collectif Soulager mais pas tuer.
L’enjeu des prochains mois est donc clair. Il est essentiel que des décrets d’application de la loi respectent pleinement l’assurance donnée tout au long des débats par les promoteurs de cette loi : à savoir qu’il ne s’agira en aucun cas de contourner l’interdit de tuer, qui doit rester le fondement de la confiance entre soignants et soignés. Alliance VITA, dans le cadre du collectif Soulager mais pas tuer, y veillera très attentivement. Alliance VITA participera donc activement aux comités de vigilance qui se mettent en place aux plans national et régional pour contrer le risque d’euthanasies masquées.
Conjuguées avec une mise en œuvre rapide du plan de développement des soins palliatifs annoncé le mois dernier, les pratiques médicales doivent contribuer à un meilleur soulagement de la douleur et à un meilleur accompagnement des patients en fin de vie. C’est l’objectif partagé par la grande majorité des professionnels de santé et par les personnes malades quand elles sont bien prises en charge : il faut agir avec ténacité pour que cette nouvelle loi se révèle une « loi-rempart » contre toute forme de provocation directe ou indirecte de la mort, et non une « loi-étape » vers la légalisation explicite de l’euthanasie ou du suicide assisté.