L’Institut national d’études démographiques (Ined) a publié ce 10 décembre 2015 une étude dans sa rubrique « Population et Sociétés » intitulée « Le chômage retarde l’arrivée du premier enfant en France ». Cette publication fait suite à l’enquête Érfi réalisée par l’Ined et l’Insee en France métropolitaine pour laquelle 10 079 hommes et femmes âgés de 18 à 79 ans ont été interrogés fin 2005, puis trois et six ans plus tard (fin 2008 et fin 2011).
Les auteurs rapportent que les hommes et les femmes ont moins l’intention d’avoir un premier enfant dans un avenir proche lorsqu’ils sont au chômage. En outre pour ceux qui souhaitent devenir parents, ce projet est retardé lorsqu’ils connaissent un épisode de chômage. Ce retard s’explique par un report de la mise en couple pour les hommes, et par l’attente d’une situation professionnelle stable pour les femmes. En revanche, le chômage n’affecte pas la réalisation des projets d’enfant pour ceux qui sont déjà parents.
L’étude conclut que le contexte actuel de crise questionne les effets de long terme du chômage sur la fécondité. Les travaux menés sur des périodes antérieures montrent que le déclin de la fécondité observé en période de hausse du chômage est temporaire et souvent suivi d’une reprise des naissances au retour de la prospérité. Dans un contexte de forte prégnance du modèle de la famille à deux enfants et d’une politique sociale qui amortit les risques, les auteurs estiment que l’effet du chômage sur la descendance finale reste limité.