Réactions au rapport Claeys-Leonetti

07/01/2015

Lundi 5 janvier 2015 sur France Inter, François Hollande a apporté son soutien au Rapport Claeys-Leonetti sur la fin de vie,  en adhérant aux propositions des deux députés, porteuses selon lui « de deux grandes avancées » pour arriver à un « apaisement des souffrances et un respect des décisions des malades ».

Pour le Président de la République, il s’agit d’une « solution de rassemblement »  qui permettrait de faire franchir une étape importante dans les droits et les libertés de notre pays.

Selon lui, « le suicide assisté, c’est une autre demande. Peut-être y aura-il une nouvelle étape plus tard mais je considère que là, dans le moment où nous sommes, avancer avec les directives anticipées et permettre l’accompagnement de la mort (…) c’est un point très important ».  Et « même s’il n’y a pas eu de directive anticipée, dans une situation incurable et des souffrances insupportables », il sera alors « possible, à certaines conditions, de faire entrer le patient en sédation profonde ».

Pour Jean-Luc Romero, président de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), il s’agit d’un reniement du Président de la République et il fustige son attitude. Cette association, qui milite pour l’aide active à mourir par l’euthanasie et le suicide assisté, considère que ces projets ne vont pas assez loin et que François Hollande ne respecte pas sa proposition de campagne n°21.

En fait, rappelle Alain Claeys dans une interview à La Vie le 29 décembre dernier, « l‘euthanasie et le suicide assisté n’ont jamais été un engagement du Président de la République. » Le député socialiste, co-rédacteur du récent rapport, explique comment lui-même a évolué : « Personnellement, je me suis interrogé sur la légalisation du suicide assisté. Mais j’ai réalisé que c’est extrêmement violent, par rapport à une demande qui peut être apaisée de façon plus douce. En discutant avec Robert Badinter sur le suicide, j’ai aussi réalisé qu’on ne pouvait pas d’un côté tout faire pour prévenir le suicide, et de l’autre l’accompagner. C’est incohérent. »

Alliance VITA, pour sa part, alerte sur le risque majeur d’aboutir en réalité à multiplier les pratiques d’« aide à mourir ». Provoquer volontairement et rapidement le décès de patients, y compris quand ils ne sont pas en fin de vie (notamment par une sédation précédée ou suivie d’un arrêt d’hydratation et d’alimentation) relève d’une intention euthanasique masquée mais bien réelle. Il s’agit d’une stratégie sournoise « par paliers » qui ouvre ainsi la porte à l’euthanasie puis à toutes ses dérives.

Les conclusions du rapport Claeys-Leonetti renforcent les inquiétudes d’Alliance VITA sur ces points essentiels, particulièrement mis en lumière par le collectif Soulager mais pas tuer dont elle fait partie. Ce mouvement appelle à une journée de mobilisation nationale contre l’euthanasie le 21 janvier 2015, date à laquelle les propositions des deux députés feront l’objet d’un débat sans vote à l’Assemblée nationale. Ce débat sera suivi de la présentation et du vote d’une proposition de loi à une date non encore fixée.

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