[CP] Fin de vie : l’opposition piégée ?

22/01/2015

hemicycle

Communiqué de presse : Paris, le 22 janvier 2015

Alliance VITA réagit au débat sur la fin de vie qui s’est tenu le mercredi 21 janvier à l’Assemblée nationale.
Après avoir manifesté avec « Soulager mais pas tuer » puis rencontré Christian Kert, Vice-président du groupe UMP à l’Assemblée Nationale, Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, a assisté dans l’hémicycle au débat qu’avait annoncé le président de la République autour de la proposition de loi Claeys-Leonetti.
Il délivre ses premières réflexions :
« Ces débats nous ont confirmé la pertinence de nos mobilisations, au sein du mouvement unitaire « Soulager mais pas tuer« , où Alliance VITA a pris une part active dans 55 villes. Loin de clarifier le débat, les interventions – souvent de très bonne teneur intellectuelle – ont d’abord montré à quel point les concepts proposés sont flous et leurs interprétations loin d’être consensuelles : « maintien artificiel de la vie »,  » directives contraignantes », « sédation profonde et continue jusqu’au décès ». Selon les différents orateurs, comme l’a parfaitement expliqué le Professeur Bernard Debré, ces expressions entretiennent l’incertitude bien plus qu’elles ne clarifient le débat. C’est surtout la sédation qui, telle qu’elle est présentée, fait glisser vers l’euthanasie, sans le dire.
Nous sommes donc désormais devant une double menace : la menace réelle de légaliser des euthanasies masquées (par la sédation terminale assortie de l’arrêt d’hydratation destiné à provoquer la mort) ; mais aussi la menace probable de l’euthanasie et du suicide assisté pratiqués de façon explicite, car de nombreux parlementaires de l’actuelle majorité ont affirmé vouloir « aller plus loin » que le projet soutenu aujourd’hui par le Gouvernement.
Plus grave, ce dernier semble avoir abandonné le prétendu consensus que promettaient les deux têtes de l’exécutif. Et finalement, nous pouvons craindre que l’opposition soit piégée par ce consensus forcé et ne le découvre qu’au moment du vote d’amendements.      
Heureusement, une dizaine de députés ont pris des positions courageuses pendant le débat, soit à gauche comme Jacqueline Fraysse du parti communiste, qui s’est dite clairement hostile à l’euthanasie et au suicide assisté, soit à droite, avec plusieurs orateurs parmi les vingt-trois qui ont cosigné un appel mettant en garde contre la tentative de déséquilibrer l’actuelle loi Leonetti votée à l’unanimité en 2005.
Pour Alliance VITA le seul consensus qui soit véritable, chez les Français comme dans la classe politique, c’est la généralisation d’un droit d’accès aux soins palliatifs, ce qui suppose que la culture palliative soit enseignée et diffusée partout. C’est pourquoi, sur ce sujet, nous demandons à François Hollande de passer de la parole aux actes, sans attendre la tenue d’un débat à haut risque. »
Alliance VITA produira dans les jours qui viennent des analyses détaillées de ce débat et réaffirme son désir de mobiliser le plus largement possible contre toutes les formes d’euthanasie et pour le développement des soins palliatifs.

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