Rapport de l’Observatoire du suicide

15/12/2014

L’Observatoire national du suicide (ONS), créé le 9 septembre 2013, a rendu public son premier rapport en décembre 2014, intitulé « Suicide, état des lieux des connaissances et perspectives de recherche ».

Les deux premières missions de l’ONS ont été de recenser les outils et les données disponibles sur les suicides et les tentatives de suicide, en vue d’améliorer le système de surveillance existant et rendre la prévention plus efficace.

La France connaît un taux de suicide parmi les plus élevés d’Europe. Un décès sur 50 est un suicide. En 2011, 11 400 décès par suicide ont été enregistrés, et on estime le nombre de tentatives de suicide à 190 000 par an.

Deux tiers des tentatives de suicide concernent des femmes, mais elles aboutissent moins souvent au décès que pour les hommes : le taux de suicide est trois fois supérieur chez les hommes que chez les femmes.

Le taux de décès par suicide augmente fortement avec l’âge et un tiers de ceux qui se suicident ont plus de 60 ans.  En revanche, la part des décès dus au suicide est nettement plus élevée chez les 15-24 ans, représentant 16% du total des décès de cette tranche d’âge. Globalement les taux de décès par suicide ont diminué de 25% entre 1990 et 2010.

Le rapport met en lumière des inégalités sociales et régionales face au suicide : les agriculteurs et ouvriers ont un risque deux à trois fois plus élevé que les cadres de décéder par suicide, et les régions de la Bretagne, Basse-Normandie, Nord-Pas-de-Calais et Champagne-Ardenne sont les plus touchées. Il existe également des études permettant d’approcher le risque suicidaire auprès de populations spécifiques : les adolescents, les détenus, les personnes sans domicile.

Enfin le rapport s’intéresse aux actions de prévention du suicide et au comportement suicidaire. Trois types d’actions paraissent efficaces : la réduction des moyens létaux, le maintien du contact et la mise en place de lignes d’appel. Une recommandation de ce rapport est d’améliorer le suivi des suicides et des tentatives du suicide. En effet, parmi les facteurs de risque, une tentative de suicide antérieure constitue le facteur le plus important.

Les membres de l’Observatoire partagent la conviction que le suicide n’est pas une fatalité, que sa prévention constitue un enjeu de santé publique majeure. Ils considérent que la société se doit de proposer à ses membres d’autres options que celle qui consiste à mettre fin à ses jours. Toutefois l’ensemble des questions éthiques associées à la prévention du suicide ( frontière entre prévention et prise en charge de la personne ) fera l’objet de travaux ultérieurs.

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