Dans une interview pour le site Atlantico, Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, présente les enjeux du débat autour de la fin de vie en France et les raisons de son implication dans le mouvement “Soulager mais pas tuer“, collectif rassemblant professionnels et usagers de la santé contre toute forme d’euthanasie et de suicide assisté.
EXTRAITS :
“La question de l’euthanasie n’en finit pas de biaiser ce débat essentiel. La priorité, pour les Français, c’est d’être pris en charge de façon compétente et humaine. Les soins palliatifs doivent être accessibles partout, à l’hôpital, en maison de retraite et à domicile. Grâce au magnifique mouvement des soins palliatifs, de grands progrès sont faits dans la lutte contre la douleur et l’accompagnement des personnes malades et de leurs proches. Mais comment faire le poids face au lobby de l’euthanasie ? Pendant que les uns écoutent et prennent soin en toute discrétion, les autres jettent de l’huile sur le feu.
Les Français finiraient par croire que mourir sans être tué est ingérable ! Bien sûr, il reste de l’acharnement thérapeutique, et des scandales. Mais l’euthanasie ou le suicide assisté – on le voit en Belgique, en Hollande et en Suisse – sont causes de scandales multiples, selon le principe de la pente glissante. Leur légalisation s’est accompagnée d’une explosion d’euthanasies clandestines et de la dénaturation des soins palliatifs…”
(…) Il faut oser “parler la mort”, la rendre familière, et ne plus compter sur les seuls experts pour recueillir les dernières paroles de ceux qui nous quittent. La mort, notre point commun à tous, fait partie de la vie. Elle nous fait ressentir la fraternité universelle. C’est un appel à la solidarité. Voilà le vrai sujet occulté par le fantasme de l’euthanasie et du suicide, morts violentes s’il en est.