Pour la première fois, un enfant est né en septembre 2014 en Suède après une greffe d’utérus. La mère, une suédoise de 36 ans atteinte du syndrome MRKH, était née sans utérus mais avec des ovaires fonctionnels.
Plusieurs embryons ont été obtenus par fécondation in vitro avant la greffe, conduisant à congeler 11 embryons. Pesant 1,775 kg, le petit garçon est né après 31 semaines de grossesse par césarienne, la jeune femme souffrant d’hypertension.
Plusieurs essais avaient été déjà réalisés pour des femmes atteintes de ce syndrome avec des utérus de donneuses vivantes ou décédées, mais n’avaient pas abouti. Dans le cas présent, l’utérus provient d’une femme vivante de 61 ans, ménopausée.
Ce résultat de l’équipe du professeur Mats Brännström, spécialiste de gynécologie obstétrique à l’université de Gothenburg, intervient après 10 ans de recherche. Il est présenté comme une avancée majeure de la lutte contre la stérilité et contre la tentation d’avoir recours à des mères porteuses. Cependant, des questions éthiques demeurent concernant l’avenir des autres embryons congelés.
Cette annonce intervient en pleine polémique en France sur la GPA, à la suite de la récente décision de la CEDH (Cour Européenne des Droits de l’Homme) qui enjoint la France d’inscrire à l’état civil les enfants nés par GPA à l’étranger, alors que cette pratique interdite par notre loi de bioéthique . La femme du couple à l’origine de la plainte auprès de la CEDH, qui avait eu recours à une mère porteuse aux Etats-Unis et à une autre femme donneuse d’ovules pour donner naissance à des jumelles, était elle-même atteinte du même syndrome MRKH.