Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, invité de Wendy Bouchard sur Europe 1 midi, vendredi 19 septembre, réagit sur le traitement de la situation de Titouan, grand prématuré de Poitiers et pose la question de l’accueil du handicap.
Extraits des propos de Tugdual Derville :
« Comme chacun de nous, je suis rempli d’émotion devant la détresse de ces parents face à cet enfant né trop tôt et victime de graves séquelles, d’une hémorragie cérébrale. J’ai entendu ce matin qu’il était décédé, avec un état qui s’est dégradé, selon les médecins. Je voudrais rendre hommage à l’amour de ses parents, à ce petit bout ’chou qui est un petit frère humain qui est passé quelques semaines parmi nous, et aussi aux soignants qui font un travail très difficile en néonatologie.
Nous sommes devant une ligne de crête très difficile : on n’a pas le droit de tuer, mais on ne doit pas s’acharner non plus, ce n’est pas « la vie à tout prix ».
Il est très difficile de savoir à partir de quand s’arrêter (…). Mais ce qui me préoccupe, c’est si on commence à dire d’une personne par exemple hémiplégique ou lourdement handicapée, « il vaut mieux qu’elle ne vive pas ». Le handicap est une catastrophe, mais les personnes handicapées méritent notre accueil dans tous les cas.
On comprend les parents, ils ont été dans la sidération, dans la souffrance, dans la colère devant ce drame. Ils disent ne pas avoir été entendus, mais je ne suis pas dans le dossier médical. Sur un cas aussi douloureux, on ne peut pas avoir de position personnelle, sans savoir ce qui s’est réellement passé.
Nous méconnaissons la qualité de la prise en charge par les équipes soignantes des tout-petits handicapés ou porteurs d’anomalies, ou très prématurés. Les parents n’ont pas droit de vie et mort sur leur enfant, c’est trop lourd. Par ailleurs, ils n’ont pas l’expertise nécessaire pour évaluer les séquelles possibles. Il faut un dialogue avec l’équipe médicale et un soutien de toute la société.
Personne ne souhaite un enfant handicapé, mais attention à ne pas créer une désespérance par rapport aux personnes handicapées, elles ont leur place parmi nous.
Comme fondateur de l’association « A bras ouverts », j’ai beaucoup appris et reçu de jeunes handicapés… Autour des personnes handicapées, la solidarité de la société est nécessaire, c’est un enjeu de civilisation majeur.